• Chapitre 8

    Chapitre 8

    CHAPITRE 8

    DUR, DUR LA MI-SESSION,

    L’AMOUR D’UNE GRANDE SŒUR

     

    Trois semaines passèrent depuis que Balsa avait rencontré Motoko. Elles étaient devenues de très bonnes amies. Leurs cours étaient divertissants, étant donné que Batou, Togusa, Saito, Pazu, Ishikawa et Borma les suivaient dans leurs classes et qu’ils étaient reconnus comme « la gang » qui se tenait toujours dans les derniers bureaux, au fin fond des classes.

     

    « Je ne me rappelle pas avoir eu autant de plaisir avec vous autre dans les cours ! s’égaya Saito.

    - C’est vrai que c’est divertissant. J’aime notre gang, approuva Balsa.

    - Il n’y a que deux femmes dans notre gang, mais elles sont toutes les deux de vrais garçons manquées, informa Togusa.

    - Mais Balsa est vraiment sœur poule avec Alika, ajouta Motoko.

    - Et bientôt, il y aura un futur papa, sourit Balsa à son tour. Dis-moi Togusa, elle est toujours aux études ta petite-amie ?

    - Ma blonde ?

    - Oui.

    - Non, elle travaille. Elle a terminé ses études.

    - Tu as quel âge ?

    - J’ai vingt-et-un an.

    - Comme Tanda ! »

     

    Alors que Motoko allait vers la salle de bain, elle croisa Alika.

     

    « Ali’ ! »

     

    L’interpellée tourna la tête et sourit en voyant l’amie de sa sœur.

     

    « Motoko.

    - Ça va bien ?

    - M’ouais... »

     

    Il y avait quelque chose d’étrange dans sa voix et son magnifique sourire s’effaça.

     

    « Es-tu sûre que ça va ? répéta la jeune cyborg.

    - Oui, ne t’en fais pas. Pourquoi veux-tu savoir ce qu’il y a avec moi ? demanda-t-elle en la regardant d’un regard narquois.

    - Parce que tu ne sembles pas bien aller depuis un temps.

    - Ça ne sert à rien de parler de mes problèmes aux autres, la rassura-t-elle d’une attitude qui ne lui ressemblait pas. Ça ne ferait qu’ennuyer les autres et emmener les jugements inutiles et débiles. »

     

    Soudain, Motoko prit solidement Alika par les épaules, la força à rester immobile et la fixa droit dans les yeux. Si intensément, profondément, que la petite cégépienne sourit un instant de gêne et détourna le regard, intimidée.

     

    « Alika... Je n’ai probablement pas beaucoup d’amis, mais quand j’en ai des vrais, des sincères, je prends soin d’eux comme la prunelle de mes yeux. TU es importante pour moi. TU fais partis de mes meilleurs amis, bien que tu sois plus jeune que moi. Tu es altruiste, tu fais passer les autres avant toi-même... Mais, TOI, prends-tu seulement le temps de t’écouter ? »

     

    Un bref moment de silence. Les yeux d’Alika s’embuèrent de larmes, bien qu’elle se retienne de pleurer.

     

    « Est-ce que seulement... tu te confies de tout ce qui te pèse sur le cœur à tes amies ?

    - Non... avoua Alika. Plus maintenant... Il n’y a que ma sœur à qui je me confie.

    - Pourquoi ? »

     

    La jeune Cégepienne ne répondit pas et fondit en larmes avant d’être attirée contre le corps de son amie qui murmura « Ça va aller... » et elles filèrent à la salle de bain.

     

    « Je ne voulais pas pleurer au Cégep... mais je me sens affreusement seule. Je ne sais pas ce que j’ai...

    - Qu’est-ce qui se passe, Alika ?

    - Je me sens pas bien au Cégep.

    - De quelles manières ? Amis, notes, sport... ?

    - Tout ! Je suis perdue, je craque ! J’ai envie de lâcher le Cégep ! J’ai l’impression que tout le monde est contre moi... que mes efforts ne sont pas vus...

    - Pourquoi ?

    - Je coule cinq cours sur huit ! Je n’arrive pas à faire monter ma note en français, elle fait le cas inverse : j’ai beau me forcer, je baisse ! En chanson et poésie, j’ai l’impression que le prof m’a pris en dégoût, tout ce que je fais n’est pas bien ! »

     

    Alika se mit à pleurer en s’excusant d’être aussi sensible et qu’elle n’avait pas les nerfs aussi solide et robuste que sa sœur.

     

    « Il n’y a aucune honte à pleurer...

    - Mais... mes cours que j’échoue... je gaspille l’argent que ma sœur a mis dans mes études...

    - Ta sœur paie tes cours au cégep ?

    - Ma session... oui. Et je culpabilise de lui demander de l’argent, je veux dire, qu’elle utilise son argent pour me faire vivre avec elle !

    - ... Pour le moment, écoute ce que j’ai à te dire. Pour une fois, ce ne sera pas ta grande sœur qui te réprimande ton attitude, mais bien une amie qui voit d’un œil différent ta réalité. »

     

    Elle tourna les yeux, évitant le regard perçant de Motoko.

     

    « Ne détourne pas les yeux, regardes-moi (elle prit le visage fin et fragile de son amie qui était presque le même que celui de Balsa, Motoko en fut presque troublée tant leur ressemblance était frappante)... regarde-moi s’il te plait. (la jeune cégépienne l’observa un court instant) Balsa m’a dit que quand tu commençais quelque chose, tu le terminais toujours, pas vrai ? Tu ne ressens pas ce sentiment de satisfaction quand tu ne termines pas ce que tu as entamé, vrai ?

    - Oui...

    - Est-ce que tu abandonnerais une fiction que tu as commencé, que tu as mis tous tes efforts dessus pour en arriver-là ? Est-ce que tu la jetterais aux poubelles parce que quelqu’un ne l’aime pas et la critique négativement ? parce que tu continues de faire des fautes d’orthographes peu importe les efforts fournis, tu jetterais la fiction sur laquelle tu as travaillé si dur ?

    - ... Non, je pense...

    - Tu vois. C’est comme le cégep. Tu as travaillé dur pour en arriver-là. Il y a des choses qui ne vont pas bien, même si tu fais des efforts, qu’importe il y aura toujours un pépin dans la chair de la pomme.

    - D’une orange ça serait mieux.

    - Orange... si tu préfères. Ne lâche pas le Cégep, même si c’est dur. On est là pour t’épauler, tu as des amis qui vont te soutenir, on va t’aider et on va trouver des solutions à tes problèmes. Je te sais anxieuse, le moindre petit accrochage peut te faire paniquer de temps en temps. Mais saches que tu n’es pas seule et je suis là, avec Balsa. Alors s’il te plait... laisse-nous t’aider et t’offrir l’aide que tu as besoin. D’accord ? Tu vas tomber, tu vas avoir mal, tu vas être à terre, mais on va te relever, qu’importe ce qui se passe, on va te redresser, Balsa, moi et mes amis. »

     

    Veut, veut pas, les yeux d’Alika s’étaient de nouveau embués de larmes, grosses larmes qui coulèrent sur ses joues sans pouvoir s’arrêter. Elle était comme ça, elle ne pouvait pas les retenir et ça aidait son corps à aller mieux. Motoko sourit et la prit de nouveau dans ses bras.

     

    « Jurée, on va faire de notre mieux possible pour t’aider. Ne perds pas espoir, d’accords ?

    - D’accord... merci...

    - Mais de rien voyons. C’est fait pour ça des amis. »

     

    * * *

     

    « Ba-Chan ! résonna la voix de Motoko dans les couloirs.

    - ‘Toko-Chan ? s’aperçût Balsa en se retournant.

    - Yataaa ! »

     

    La cyborg sauta réellement sur son amie, qui en perdit l’équilibre et tomba à terre, avec elle, en échappant son cahier et ses coffres à crayons.

     

    « Maudit qu’tu m’as manquée !

    - Une journée seulement s’est écoulée... rectifia Balsa en se redressant.

    - Roohhh, t’es trop rationnelle.

    - Désolée.

    - Mais tu m’as manquée pareil !

    - Hé hé. Tu voulais me dire de quoi ?

    - Oui.

    - Vas-y.

    - Où va Alika cette après-midi ?

    - Elle va être avec Chagum, pourquoi ?

    - On peut aller magasiner ?

    - Ensembles ?

    - Oui. On se libèrerait de la pression qui obstrue nos pensées et nous empêches de bien réfléchir. Tu en dis quoi ?

    - Ça ne me dérange pas. C’est quand t’es prête.

    - Vers 13h00, ça va ?

    - Parfait ! »

     

    * * *

     

    Au centre d’achat, elles allèrent dans une boutique de lingeries fines et de pyjama, La Senza, passèrent chez Garage et pleins d’autres magasins, tels qu’un magasin de livre, d’étuis à cellulaire, de confiserie pour finir dans l’aire de restauration. Pour la guider, de temps en temps, Motoko prenait la main de son amie. Mais à ce moment précis, une nouvelle sensation prit possession de son être. Une sensation douce et agréable qui faisait chavirer son cœur. Elles se prirent des Sushi et mangèrent avec bon appétit.

     

    « Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant magasiné, confia Motoko en buvant son jus. Surtout avec une amie.

    - Moi aussi, ça faisait un bail que je n’avais pas magasiné pour moi.

    - Tu payais les choses de ta sœur ? »

     

    Balsa leva son regard brun chocolat vers son amie, surprise.

     

    « T’es au courant de ça ?

    - Hmmm-hmmm... (elle acquiesça en hochant positivement la tête)

    - Comment ça se fait ?

    - J’ai parlé à ta sœur aujourd’hui. Est-ce que tu as remarqué de quoi dans son attitude ? Un changement quelconque ?

    - Non, pas vraiment. Ces temps-ci, elle est plutôt dans sa bulle. Elle t’a dit quelque chose que j’ignorais ?

    - Elle coulait cinq cours sur huit, elle a l’impression que tous ses amis sont contre elle, elle a envie de lâcher le cégep peu importe les efforts qu’elle y mettait et se sentait coupable que tu dépenses de l’argent pour elle. »

     

    Balsa soupira et chipota dans son assiette de sushis.

     

    « Je me demande si elle se rend compte que je l’aime beaucoup.

    - Moi, je suis sûre qu’elle s’en rend compte. Sinon, elle ne culpabiliserait pas autant que ça.

    - C’est vrai, mais, tu sais, je le fais pour elle, certes par amour de grande sœur, mais... c’est ma façon à moi de me sentir vivante et importante. Un vide à combler qu’une personne qui était là au départ dans ma vie n’a pas su combler en moi, et surtout en elle. Je paie nos études parce que je veux qu’elle réussisse sa vie, qu’importe même si elle échoue ou qu’elle doit prendre une session supplémentaire.

    - Tu veux à tout prix qu’elle réussisse ses études ?

    - Ses échecs ne me dérangent pas, ils dérangent à elle. Je sais qu’elle fait de son mieux possible, et elle ne peut pas faire plus que son possible. Mais travailler au salaire minimum toute sa vie n’est pas une option qui me réjouit.

    - Ta sœur travaille ?

    - Elle travaillait, mais il n’y avait plus assez de job pour continuer, alors on peut dire qu’elle ne travaille plus. Ouh la ! soupira-t-elle. Mes confessions sortent toutes seules avec toi, ça t’embête pas trop ?

    - Pas le moins du monde. J’adore ça.

    - Tant mieux.

    - On peut s’organiser une soirée en gang ? Au billboquet pourquoi pas !

    - Dans un bar ?

    - Oui.

    - Je suis partante !

    - C’est good, à soir je lance les invitations ! Emmènes donc ta petite sœur et Chagum si possible. - Ça marche.

    - On va se changer les idées. »

     

    Motoko déposa son amie à son appartement et accompagna Balsa jusqu’à la porte, sans lâcher sa main. Pourtant, son amie ne semblait pas déranger par le fait que leurs mains soient ensembles.

     

    « J’ai aimé mon après-midi et ma soirée magasinage avec toi, murmura la cyborg.

    - Moi aussi. C’est à se refaire.

    - Tu vas parler à ta petite sœur de ce sentiment qui semble la ronger de l’intérieur, n’est-ce pas ?

    - Oui, je pense que ça lui fera du bien. Je n’aime pas la voir si mal en point.

    - ... Tout comme moi avec toi... »

     

    Un moment, elles ne dirent plus rien, restant devant la porte sans piper mot.

     

    « Balsa ?

    - Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

     

    Motoko ne rajouta rien et laissa faire son cœur qui cognait trop fort dans sa poitrine. Elle s’approcha et enlaça le corps de son amie en un gros câlin. Affectueuse et câline comme elle était, la grande sœur resserra son étreinte comme si c’était la chose la plus naturelle qui soit. Ce qui était vrai. Puis, elles se séparèrent et repartirent chacune de leur côté.

     

    « Alika ? Où es-tu ?

    - Dans la chambre. »

     

    Balsa alla vers leur chambre à coucher et retrouva sa petite sœur avec l’ordi.

     

    « Alors ton magasinage, Oneesama ?

    - Pleins ! bâilla-t-elle en déposant ses huit sacs.

    - Je suis contente de voir que tu as pensé à toi.

    - Hmm... justement, je dois te parler d’un sujet.

    - Vas-y ? (elle retira ses écouteurs)

    - (Balsa s’assit sur le lit) Comment vont tes études, ma puce ?

    - ... Ah ça, soupira Alika en changeant totalement d’attitude. Comment ça va dedans ?

    - Oui.

    - ... Ça ne va pas trop bien en fait... J’avais honte de te l’avouer.

    - Pourquoi donc ?

    - Parce que... tu paies mes études, tu paies notre appartement, tu me fais des lifts pour le cégep et autres choses, tu devrais plus penser à toi qu’à moi ! Tu travailles pour gagner ton argent, alors que je ne travaille plus ! Après, tout, tu n’es pas Maman, tu es ma grande sœur ! MA SŒUR ! Pleins de gens à mon club me disent que tu sembles être une maman à la place d’être ma Oneesama... au départ j’aimais ça recevoir ce compliment... mais là, ça commence à m’agacer !

    - Pourquoi ?

    - ... Parce que j’ai... j’ai l’impression d’abuser de toi, de tes efforts et de ton argent. »

     

    Sa grande sœur sourit et invita sa sœur à s’approcher, puis elle l’attira dans ses bras. Alika commençait à pleurer.

     

    « Tu sais que je fais ça parce que c’est important pour toi d’avoir un métier dans lequel tu désires travailler ? Tu penses vraiment que je me néglige, que je "gaspille" de l’argent en prenant soin de toi comme si tu étais presque ma fille, plutôt qu’une petite sœur ? Bon il est vrai que ce point-là, j’avoue, j’oublie que tu es ma sœur...

    - Ba-Chan... (elle rit en pleurant)

    - (Sa grande sœur l’observa) T’es cutes !

    - Arrête de me regarder, tu me gênes.

    - Hahaha !... (elle prit une pause) Alika, tes études sont importantes, je sais que tu y mets des efforts, et que l’école n’a jamais été une chose facile pour toi. Je ne te jetterai jamais à la porte de notre appartement. Que tu me haïsses pour le restant de tes jours, jamais. Tu peux rester avec moi tant et aussi longtemps que tu le voudras, et quant à mon argent, tu n’as pas à t’inquiéter de ça. Je sais que tu n’abuseras pas si tu m’en demandes pour des besoins quotidiens. D’accord ?

    - D’accord... mais tu es sûre ? Comment sais-tu que je n’abuserais jamais ? Et comment le sauras-tu si je le fais un jour ?

    - Je remarque tout. »

     

    Sa petite sœur tourna les yeux et essuya ses larmes qui restaient accrochées à ses joues même si elles avaient cessé de couler.

     

    « Alika ?

    - Oui ?

    - Concernant notre relation entre sœurs et ce que tes amis disent de nous... laisses-les parler. Ils sont jaloux de toi. Ils sont jaloux parce qu’ils n’ont pas la chance d’avoir une relation si fusionnelle et très simpliste avec leur propre frère ou leur propre sœur. Ne te trouves-tu pas chanceuse d’habiter avec ta grande sœur adorée ? On se prend rarement la tête.

    - Quand même. Et c’est vrai.

    - Avoue que notre relation est hors-norme et super cool.

    - Oui, tu as raison.

    - Contente-toi de vivre heureuse avec moi, le temps que tu habiteras chez nous, et tout ira mieux.

    - D’accord. »

     

    ♦ ♦ ♦ ☆ ♦ ♦ ♦

    Fini le chapitre 8 !

    J’avais encore beaucoup de choses à dire, mais je ne voulais pas trop vous bourrer la tête afin d’éviter de perdre les principales idées =)

    Cette fanfic est un début. Je peux dire que je me pratique avec ces deux animes-là, alors elle n’est pas parfaite – et ne le sera pas, mais elle parle beaucoup de son auteure et ses aventures au Cégep. Du Insert Self, mais écrire est une libération, je m’évade, j’évacue tout ce que je vis par l’écris, j’y mets mon âme... en enrichissant un peu le texte. :) Peut-être que certains diront que la relation entre Balsa et Alika est trop bien pour des sœurs, mais disons simplement que c’est la grande sœur et la relation que j’aurai aimé avoir... 

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