• Chapitre 7

    Chapitre 7

    CHAPITRE 7

    SECTION 9

     

    Motoko revint chez elle et remercia sa cousine Naomi. Elle déposa ses choses dans l’entrée de son appartement et retira ses souliers à talon haut qui commençaient vraiment à la faire souffrir. Elle observa son cellulaire, puis alla sur son ordinateur portable pour faire ce qu’elle aimait le plus : pirater des sites internet. Que ce soit le mot de passe ou autre, elle était l’une des plus douées pour ça. La Section 9 était réputée pour être de très bons pirateurs et ainsi arrêter les cybercriminelles qui tenteraient de mettre le désordre sur le net. Elle fit ses études tout en mangeant ses nouilles ramens instantanées avant d’aller prendre sa douche, de regarder la télévision et d’aller au lit.

     

    Motoko se réveilla en sursaut : son cellulaire avait sonné sur la tête de son lit, lui annonçant qu’elle avait reçu un nouveau texto de son ami Batou, vers cinq heures du matin, concernant la Section 9. Il ne dort pas à cette heure-là ? pensa-t-elle. Elle lui répondit, remonta sa couverture par-dessus sa poitrine avant de recaler sa tête sur son oreiller moelleux.  Son cellulaire sonna à nouveau. Je viens te chercher ? lui avait-il demandé. Elle se redressa : Pourquoi pas ? À quelle heure viendras-tu ? Puis, elle posa les pieds sur son tapis de fausse fourrure blanche, se leva à contre cœur. Elle jeta un coup d’œil sur l’écran de l’appareil intelligent qui sonna encore : Vers six heures et demie. Motoko ne répondit qu’un simple okay et fila à la salle de bain. Elle sourit en se regardant dans le miroir, avant de plonger son visage dans l’eau froide du l’évier pour se réveiller d’aplomb. Une fois terminé, elle se dirigea droit vers sa garde-robe. Elle se demandait quels vêtements porter cette journée-là pour entrer dans la Section 9. Elle avait de beaux chandails, des tonnes de camisoles - débardeurs - ainsi que des vestes en cuir, mais elle ne savait quoi porter ni quels morceaux choisir.

     

    Finalement, sa main se posa sur une pièce de vêtement mauve pâle sans bretelles qui se mettait comme un maillot de bain une pièce. Elle trouva des pantalons skinny noirs en cuir et mit une veste du même tissu. La cyborg enfila des gants sans doigts, mit son portefeuille dans ses poches et prit sa pochette qui renfermait toutes ses informations ainsi que son CV. Pour déjeuner, elle mangea du riz provenant de ses restants.  Je force toujours ma petite sœur à manger le matin, lui avait confié Balsa, c’est important de déjeuner et même ma sœur le rétorque à ses amis de manger le matin. Motoko déposa son bol dans l’évier en pensant à son amie, et brossa ses dents. Il était six heures pile. Elle alla un peu sur son ordi, histoire de regarder ses news, avant de le fermer et de le mettre dans son sac. Batou se stationna en face de chez elle.

     

    « Hello beauté, la salua-t-il.

    - Salut.

    - Prête pour aujourd’hui ?

    - Oui.

    - Pas stressée ?

    - À t’entendre parler, je dirais plus que c’est toi qui stress.

    - Pfff... même pas vrai !

    - Oh si. Tu me connais trop bien en matière de stress, je stress presque pas.

    - Mais tu stress même pas un peu ?

    - Non.

    - Même pas rien qu’un mini peu ?

    - Sans façon. Soyons clair, net et concis : non je ne stress pas pour un cent. »

     

    Ils se stationnèrent devant une bâtisse plus ou moins énorme. Les portes automatiques s’ouvrirent et ils se dirigèrent vers l’ascenseur. Ils attendirent, sans parler, durant que l’appareil mécanique était en marche. Dès que la cage d’ascenseur s’arrêta, Motoko eut un court vertige, comme à son habitude. Les portes s’ouvrirent sur un grand étage luxueux, bien meublé, rangé. Ils avancèrent vers la réceptionniste et celle-ci les conduisit vers leur embaucheur. Le vieil homme avait les cheveux gris, quelques rides aux coins des yeux et il avait l’air sympathique.

     

    « Vous êtes les premiers à être arrivés, répondit le vieil homme. Mais pour plus de connaissance, je m’appelle Daisuke Aramaki.

    - Motoko Kusanagi.

    - Batou Buttetsu.

    - Enchanté. (il serra leur deux mains chacun leur tour) Je vais vous faire passer l’entrevue, puis, si vous avez les compétences comme dites dans votre lettre de présentation et dans vos CV, vous serez choisi et aurez une séance d’essai dans la Section 9. Je vais commencer par Mademoiselle Kusanagi. »

     

    Motoko le suivit jusqu’à la salle d’entretiens et s’assit sur la chaise assignée.

     

    « Motoko Kusanagi.

    - C’est bien moi.

    - C’est bien prononcé ?

    - Oui.

    - Comment allez-vous ?

    - Je vais bien merci.

    - Pas stressée, nerveuse ?

    - Pas du tout.

    - C’est bien. Quel âge avez-vous ?

    - Vingt-trois ans.

    - D’accord. Alors voilà, j’ai reçu votre CV et votre lettre de présentation. Observons cela ensembles.

    - Avec joie.

    - Donc... j’ai bien lu que vous aviez pas mal d’expérience dans l’informatique, notamment comment activer des pares feux et les désactivés. C’est exactement ce que fait la Section 9 pour avoir des informations sur des criminels.

    - Oui.

    - Également, vous étudiez toujours au Cégep en technique policière.

    - Oui, j’ai eu quelques complications qui ont fait en sorte que je suis toujours au Cégep, mais ça me plait.

    - Et je suppose que vous savez bien maîtriser les armes à feu ?

    - J’adore les armes à feu, et je vais dans un endroit spécial pour m’entrainer de temps en temps.

    - Vous sentez-vous à l’aise de tenir un révolver dans vos mains ?

    - Très à l’aise.

    - Il est également mentionné que vous êtes cyborg à demi selon votre constitution physique.

    - C’est exacte.

    - Il y a pas mal de cyborg dans la Section 9, surtout pour se connecter avec les prises dans la nuque.

    - Je suis au courant.

    - Motoko Kusanagi, si j’aurai à me renseigner auprès de vos amis, de vos derniers superviseurs, comment vous décriraient-ils ?

    - Fiable, travaillante... quelque peu exigeante, de temps en temps froide et détachée... très autoritaire à ce qu’il paraitrait. On me surnomme même "Major" dans mes camarades.

    - Je vois que vous semblez très sûre de vos réponses, et c’est très bien. Et si vous auriez à travailler en équipe, comment agissez-vous normalement ? Seriez-vous celle qui mène le groupe ou au contraire, le suivrait ?

    - Je suis celle qui mène normalement le groupe. Je suis assez directe dans mes ordres et je n’aime pas qu’ils soient remis en question... il paraitrait même que j’en effraie quelques-uns. »

     

    Daisuke prit des notes en souriant.

     

    « J’ai beaucoup de gens à passer en entrevue ces derniers temps, mais si j’aurai à en choisir pour reformer la Section 9, pourquoi devrais-je plus vous prendre qu’un autre ?

    - Hé bin, premièrement, la Section 9 est une équipe spécialisée dans le cybercrime et il y a beaucoup de cyborg comme vous le dites. Également, lorsque tout le monde panique dans une situation de crise, je suis celle qui stop tous les gens qui paniquent comme des poules sans tête d’un ton très autoritaire. Je sais conserver mon sang-froid, je ne me laisse pas intimidée, et je sais maîtriser n’importe quelle arme à feu.

    - Même ceux qui ont des tirs très précis et un détecteur sensible ?

    - Oui.

    - Bien, je vais vous mettre en situation : admettons que vous marchez dans le centre-ville, dehors, avec votre petit-copain ou des amies et que soudainement, un bâtiment explose. Il y a un blessé, trois morts et des gens affolés qui crient partout. Que feriez-vous ?

    - Je me dirigerai sur le lieu de l’explosion, je demanderai également de l’aide pour calmer ces gens, libérer la place de gens qui gênent le passage. Je vérifierai l’état du passant, blessé, avant d’appeler les renforts et d’observer les dégâts avant de me mettre en action. Ce qui signifie presqu’agir en tant que future policière.

    - Hé bien, Mademoiselle Motoko Kusanagi, c’est la fin de votre entrevue. Je vais vous rappelez si vous êtes choisie. Il nous fera plaisir d’avoir quelqu’un comme vous dans notre Section 9.

    - Merci beaucoup ! »

     

    Ils se serrèrent la main et elle ressortit. Daisuke demanda Batou à son tour, et la cyborg décida d’aller attendre dans la voiture. Au fond d’elle, elle savait exactement qu’elle serait choisie. Aucun doute, aucune crainte. Vingt minutes plus tard, Batou ressortit, aussi convaincu qu’elle.

     

    « Comment ça s’est passé ? se renseigna-t-il.

    - Bien et toi ?

    - Pas mal, j’aime bien le Singe.

    - Et voilà que tu lui trouves déjà un surnom, soupira-t-elle en attachant sa ceinture de sécurité.

    - Bin quoi ?

    - Non, rien. Allez, démarre.

    - Oui Major. »

     

    Dans les deux jours qui suivirent, Motoko fut rappelée comme quoi elle avait été choisie, de même pour Batou. Dès leur première journée d’entrainement, ils se surprirent eux-mêmes en voyant que leurs autres amis, Pazu, Saito, Borma et Togusa avait également été choisis. Par la suite, ils se virent attribuer un mentor qui allait les entrainer et les aider à comprendre le fonctionnement de la Section 9. Le mentor de Motoko se prénommait Atsuko Tanaka. Elle était aussi sérieuse qu’elle.

     

    « Mais appelles-moi "Major", suis-je clair ?

    - Majo... compris.

    - Je suis le Major présente de la Section 9 pour le moment. Si on t’a mis avec moi, c’est pour voir si tu auras autant de cran que moi... et si tu en vaux la peine. Voici la salle d’entrainement pour les tirs.

    - C’est bien.

    - Et là, c’est où nous entreposons nos tanks.

    - Des tanks, hum ? On aurait des araignées bleues à quatre pattes... personnellement.

    - Attention, ils peuvent t’entendre, sois polie avec eux.

    - D’accord...

    - Shosa ! (Major en japonais) s’exclama une de ces machines. De nouvelles recrues ?!

    - Oui, ce sont des bleus comme on dit. La Section 9 a besoin de nouveaux membres pour remplacer les anciens, ci présents. »

     

    Une question traversa la tête de Motoko, mais elle se retint de lui demander. Au lieu, la visite continua. Elles entrèrent dans une salle adjacente où se trouvait des tas d’armes à feu, toutes de tailles différentes.

     

    « Tu en auras besoin et il faut t’habituer au poids.

    - J’y suis habituée.

    - Même de gros appareil comme le Seburo Sniper Rifle : 50 BMG rifle ?

    - Je serai capable, je suis cyborg également.

    - C’est bon, maintenant, je te passe un Seburo M5 (elle prit le révolver à main et lui lança) ce sera ton meilleur ami. Il te suivra durant toute ta journée d’essai, tes journées d’entrainements et si tu es assez compétente, dans ton métier ici.

    - Oh, c’est vrai ?

    - Oui. Maintenant, il faut un étui pour le porter que tu vas devoir attacher dans le bas de ton dos, soit, dans le milieu de ton dos si tu es souple.

    - Évidemment que je suis souple. »

     

    Son mentor l’aida  à mettre son étui et lui montra la façon de dégainer son arme à feu, mais Motoko fut capable seule. Une fois dans l’ascenseur, elles attendirent en silence que l’appareil mécanique arrive jusqu’au rez-de-chaussée. C’est alors que la jeune cyborg se mit à philosopher.

     

    « Senpai ?

    - Oui ?

    - Puis-je vous poser une question, oserais-je dire, philosophique ?

    - Allez, vas-y.

    - Pour un cyborg totalement cybernétique, il n’y a que son cerveau d’humain... alors, dites-moi, qu’est-ce que le ghost ? Qu’est-ce que la conscience ? Le ghost est-il une forme de conscience ?

    - En fait, ça dépend beaucoup de l'approche qu'on prend pour aborder ce sujet. Pour quelqu'un de croyant, la conscience/l'âme est quelque chose d'immatérielle, mais qui existe bel et bien et qui quitte notre corps une fois que celui-ci meurt. Quelqu’un de moins croyant et de plus rationnel dirait que c'est l’ensemble des signaux électriques/réactions chimiques qui forment nos pensées/émotions. Mais on peut alors se demander si cette définition-là s'applique aussi aux animaux, eux aussi ont ce genre de cerveaux-là. Mais est-ce que les animaux plus primitifs – moins proches de l'homme – ont une nécessairement une conscience ? Est-ce que la conscience, c'est juste les réactions électriques/chimiques ?

    - ... Hum...

    - La plupart des animaux primitifs obéissent strictement à leurs instincts. D'après moi, pour qu'un être vivant puisse être désigné comme ayant une conscience, la condition principale, c'est qu'il soit conscient de lui-même. »

     

    Le temps de réfléchir à la réponse de son mentor, elles étaient déjà arrivées au rez-de-chaussée.

     

    « Je vous répondrais prochainement, sourit Motoko, un peu prise dans ses pensées. D’ailleurs, où va-t-on ?

    - Faire une ronde.

    - Ah bon ?

    - Oui, allez, suis-moi Motoko-San. »

     

    Elle suivit sans trop se poser de question et elles firent une ronde dans la ville. Ce qui était censé être une patrouille normale, changea subitement. Une jeune femme se fit attaquer par un homme tenant un révolver et il menaçait les autorités de la tuer s’ils osaient s’approcher.

     

    « Tiens, Motoko, voici ta première mission.

    - Hein ?! Ce n’était pas une patrouille ordinaire ?

    - Ne remets pas mes ordres en question, allez ! C’est le temps de faire tes preuves !

    - D’accord, Shosa ! »

     

    Motoko débarqua et ordonna à tous les passants de se mettre à l’abri. Elle se plaça aux côtés des policiers et dégaina son Seburo M5. Le policier rata le criminel de son premier tir, mais le second le toucha à l’épaule et ce dernier s’enfuit en sautant sur les faces des énormes immeubles. Il a un corps cybernétique intégral ! comprit-elle. Si seulement je l’étais... pourrais-je ? Tiens... pourquoi pas ?! Elle se mit à courir à son tour même si son Senpai, qui aidait la jeune victime, la rappelait à l’ordre. Son exploit la laissa autant surprise que les autorités et les passants. Elle arriva à imiter parfaitement les mouvements qu’avait faits le criminel : sauter entre les immeubles tout en formant un zig-zag, et elle le retrouva en train de poser une bombe sur un bâtiment. Elle resta à l’écart, un pied sur le bord du toit de l’immeuble, totalement immobile. Seuls ses cheveux mauves bougeaient dans le vent. Il se retourna pour vérifier ses arrières et reposa à nouveau son regard sur son travail. Motoko chargea son révolver et se laissa tomber de son perchoir avant d’atterrir sur une plaque de métal, en petit bonhomme. Il se retourna, mais ne vit que la jeune cyborg foncer droit sur lui, son révolver en main. Il sortit son arme à feu, tira trois coups en sa direction et la manqua. Au lieu, elle fit un salto-avant, tendu, mis son premier coup de pied sur le bras gauche de l’homme qui servait à le protéger au niveau du visage, puis son second pied atterrit en plein sur sa joue. Elle se donna une poussée pour faire un back-flip arrière. Un tir du criminel partit, mais ne la toucha pas. Il se reprit et s’enfuit sur un autre building. Motoko se plaça sur une plateforme, s’accroupie et se concentra sur son tir. Elle le toucha à la cheville, puis sauta en faisant une culbute avant en plein vol. Elle posa son pied gauche sur son bras droit pour immobiliser son arme.

     

    « Tu es un poulet ?! vociféra l’homme. Aucune justice n’existe en ce monde...

    - Si tu n’aimes pas ce monde, tu ferais bien de t’y adapter. Et si ça ne te convient toujours pas, bouche-toi les oreilles et reste cloitré dans ta solitude. Et si ça non plus ça ne te convient pas... (elle appuya son révolver sur sa tempe et se prépara)

    - Kusanagi-San, résonna la voix de Batou dans sa tête. Tu passes sous les caméras des autorités et tout le monde a vu ce que tu as fait. »

     

    Motoko changea de visage un court instant et décida de conserver son regard neutre et sérieux. Un hélicoptère arriva et son patron l’observait avec son Senpai.

     

    « J’ai désobéi je crois... mais...

    - Beau travail ! déclara Atsuko. Ta première mission à vie et tu fais déjà une prise deux coups ! »

     

    Elle ne libéra le criminel que lorsque les autres policiers se chargèrent de le prendre en main. Alors qu’ils retournaient à la Section 9 en voiture, elle ne dit rien et se contenta d’observer par la fenêtre. Revenue à l’établissement, elle s’assit en face de Daisuke, dans son bureau. Aucune émotion n’apparaissait sur son visage de jeune femme.

     

    « Sais-tu pourquoi tu es ici ?

    - ... Sûrement pour être renvo-

    - Tu as déjà montré que tu étais apte à gérer une situation de crise mais en plus, tu as été capable d’arrêter un criminel alors que tu n’avais jamais fait de mission de ce genre. As-tu eu peur ?

    - Non, j’étais absorbée par sa capture. Je me suis demandée jusqu’où mes membres cybernétiques pouvaient m’emmener. Quelles étaient leurs limites. »

     

    Son Senpai Atsuko arriva proche de leur patron et l’observa, aussi neutre qu’elle.

     

    « Au vu ce que tu as fait aujourd’hui, nous avons pensé te tester encore un peu plus, dit-elle, et si tu es vraiment digne de ce titre, tu deviendrais sûrement le prochain Major de cette section d’ici quatre ans.

    - Vraiment ?! Vous êtes sérieux ?!

    - Oui. Bienvenue dans la Section 9. »

     

    Motoko se retint de crier sa joie au monde entier. À la place, elle sortit plutôt sa philosophie.

     

    « J’ai pensé à ce que vous m’avez dit, Atsuko-Senpai. Concernant la conscience.

    - Aller, dis.

    - D'une part, je dirais qu'on se parle à nous même quand on réfléchit, mais aussi, pourquoi entendons-nous notre voix ? D'où provient-elle elle-même ? Vient-elle du cerveau, une partie du cerveau ? Ou bien est-elle comme ça, dans notre tête sans emplacement fixe ?

    - Ainsi tu philosophes comme les membres de la Section 9, sourit Daisuke. Je sens que tu te sentiras très bien ici. J'aime ton exemple de se parler dans sa tête. La question que je me pose c'est : quand est-ce que l'être humain, dans son évolution, a commencé à "entendre" sa voix dans sa tête ? À tailler sa première pierre pour se faire une pointe ? Est-ce que c'est là que la conscience "commence" ? Est-ce à partir du moment où on est capable d'utiliser notre cerveau pour faire et contrôler autre chose que nos instincts primitifs ?

    - Vos Tachikomas, dit Motoko. Ils sont artificiels, mais ils sont au courant de leur situation et recherche une forme d'individualité qui leur permettrait d'être uniques en leur genre. Ce qui m'a toujours intrigué avec les robots qui développent une conscience par eux-mêmes, c'est si une telle "prise de conscience" est possible dans les "paramètres"... ou plutôt : dans la programmation du robot. Dans le sens de : comment est-ce qu'un robot pourrait être capable d'introspection quand tout ce qu'on lui "donne" c'est la capacité d'examiner le monde qui l'entoure avec strictement les outils/senseurs qu'il a à sa disposition ?

    - Si le robot à la capacité d'enregistrer d'autre information que celle qu'on lui a données au départ, alors oui, il pourrait surement changer "d'avis". Tu philosophes bien.

    - Merci du compliment. Avant de partir, j’aimerai vous demander quelque chose...

    - Oui ?

    - Vais-je passer à la télévision avec ce que j’ai fait aujourd’hui ? Je n’ai pas envie de me retrouver avec des paparazzis après les baskets, sourit Motoko.

    - Non. Tout était prévu.

    - Hein ?!

    - Une mise en situation parfaite. Et tu as réussi. Rare sont les bleus qui réussis d’un seul coup. Je dirais même que tu es la première de l’histoire de la Section 9. »

     

    Elle se leva, sourit, les salua et repartit chez elle avec Batou.

     

    «Tu as déjà passé le test !

    - Je sais.

    - ... Tu sembles songeuse, à quoi penses-tu ?

    - ... Aux trois lois de la robotique concernant les Tachikomas.

    - Tu philosophes encore ?

    - Ouais... Est-ce que les trois lois de la robotique s’imposent également aux cyborgs, tu crois ?

    - ...Bin, En fait, je crois que pour nous, les cyborgs en général, les trois lois ne sont pas nécessaires, parce que nous avons un ghost (conscience).

    - Est-ce que la moralité pourrait être un signe de conscience ?

    - Eh... Les robots ont besoin des trois lois parce que c'est impossible pour eux de faire l'expérience des concepts de "bien" et de "mal". Mais un cyborg, oui.

    - Alors, comme les cyborgs peuvent se connecter entre eux pour se "transférer" des données, est-ce qu'il serait possible de forcer un cyborg à obéir aux trois lois en lui uploadant un programme dans son cerveau ?

    - C'est une bonne question. Peut-être que oui...

    - Et si c'est le cas, son ghost lui murmurera peut-être qu'il peut toujours être capable d'utiliser sa conscience pour réagir. Pourrait-il tenter de bloquer cette sorte de logiciel dans le cerveau ? Un peu comme les êtres humains tiens ! Lorsqu'ils ne veulent pas admettre ou penser quelque chose qui les rende mal à l'aise, ils bloquent cette information et n'y touchent plus jusqu'à ce que quelqu'un vienne leur rappeler...

    - C’est bien réfléchit. »

     

    Ils s’arrêtèrent devant la demeure de Motoko, arrêtant leur philosophie là.

     

    « Au fait... Togusa ne te l’a pas dit ?

    - Hein ? De quoi ? J’ai manqué quelque chose ?

    - Bin... il va devenir Papa.

    - QUOI ?!

    - Oui, oui. Il va être papa. Sa blonde est enceinte depuis quelques semaines.

    - Oh ! mais c’est super ça ! Je vais aller le taquiner au cégep !

    - ... Tu peux essayer.

    - T’inquiète. So’, à demain !

    - Ouais ! »

     

    ♦ ♦ ♦ ☆ ♦ ♦ ♦

    Fini le chapitre 7 qui m’a donné un peu de mal pour continuer.

    Alors je remercie les entrevues que j’ai eu pour avoir bien garnis celle de Motoko x) je crois que ce sont à peu près les mêmes questions qu’une vraie entrevue. Quant à la scène où Motoko arrête le criminel, je me suis inspirée du tout premier épisode de l’anime Ghost in the Shell :)

    Dédicace à mon ami qui me ramenait durant les trajets entre le cégep et le retour à la maison pour le discours philosophique ! À vous de vous questionner maintenant hahahaha !

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