• Chapitre 3

    CHAPITRE 3

    FEELING

     

    Balsa sourit. Le corps de Motoko était chaud et sa peau était douce. Elle observait son amie dans les yeux, dont la couleur des iris était d’un profond bleu lazuli dans lesquels elle semblait se noyer. Elle lui renvoya son joli sourire. Il y avait une attirance inconnue qui l’attirait vers son amie, mais en même temps, une résistance à ne pas vouloir en découvrir davantage. Leurs vêtements ne couvraient plus leur corps, seuls leurs strings étaient toujours en place. Motoko effleura de son index la joue de son amie pour ensuite jouer dans ses longs cheveux bruns lisses et soyeux. Un irrésistible envie de toucher ses lèvres envahit la grande sœur d’Alika. Mais le reste, devint flou.

    Dès que Balsa ouvrit les yeux au petit matin, elle aperçut une Motoko complètement endormie à ses côtés. Cependant, dès que ses yeux l’informèrent qu’elle n’avait plus rien sur la poitrine, toutes les deux, elle se demanda si elle n’avait pas rêvé durant la nuit, ou tenté pour vrai. Elle observa son amie un moment, perdue dans ses réflexions plus ou moins incohérentes. Maudite smirnoff... quand tu nous tiens ! grogna-t-elle dans sa tête. Soudain, elle sursauta et se redressa d’un bond dans le lit.

     

    « Phoque d’otarie !

    - Quoi ? s'étira Motoko.

    - J'ai complètement oublié d'aller chercher Alika ce matin !

    - Oups...

    - Elle risque de bouillonner ! »

     

    Balsa tapota rapidement la table à la recherche de son cellulaire et l'ouvrit en hâte.

    Nouveau message : Alika - 09h50. T'inquiète Oneesama, je suis revenue avec une amie. Tu peux profiter encore de ton party.

    Elle soupira, soulagée, avant de faire retomber sa tête sur l’oreiller.

     

    « Ma petite sœur s'est trouvée un lift...

    - Qui est-ce ? demanda Motoko en se collant sur l'épaule de Balsa tout en son observant le cellulaire.

    - Une de ses amies.

    - D’accord. »

     

    À son tour, Motoko prit le sien pour y regarder ses derniers messages. La photo d’une jeune femme en fond d’écran s’afficha.

     

    « Qui est-ce ?

    - Ma cousine, Naomi Kusanagi. »

     

    La jeune femme avait de longs cheveux bruns bouclés, des yeux bruns clairs avec un physique correspondant avec sa taille.

     

    « Vous ne vous ressemblez pas, contrairement à ma sœur et moi.

    - Je sais, mais elle n'est pas cybernétique.

    - Huh ? s'étrangla Balsa. J’ai bien entendu ou ce sont les effets indésirables de la smirnoff ice ?

    - Non, je suis à moitié cybernisée.

    - ... Tu ne me niaises pas ? s’inquiéta-t-elle, hésitante.

    - Pas du tout.

    - Hé bah... C'est bien camouflé, car je ne vois pas trop ce que tu veux dire. (elle plissa les yeux et observa sa poitrine un quart de seconde) Comment une aussi jolie jeune femme comme toi, Motoko, puisse être cybernisée ? »

     

    Motoko sourit et souleva le peu de cheveux qui cachait sa nuque : quatre petites prises étaient intégrées sur son physique.

     

    « Mon visage et mon cerveau sont bien réels, mais j’ai quelques implants qui font en sorte que mon corps est plus fort et plus résistant que le tiens.

    - Je vois... pourtant on a bien... eh...

    - Hier soir, dans la nuit, dans le lit ?

    - M'ouais, je crois... je ne suis pas sûre. Où se sont retrouvés nos hauts ?

    - Par terre, je crois. »

     

    Le verrou de la porte de Motoko retentit et celle-ci plaqua Balsa dans le lit. Batou apparut dans la porte.

     

    « Debout, jeunes femmes !

    - DÉGAGE ! hurlèrent-elles. » 

     

    La jeune femme aux cheveux mauve remonta leur couverture au niveau de sa poitrine avant de lui lancer son oreiller en plein visage.

     

    « Tu COGNES avant d’entrer ! Tu ne fais PAS ça ! Qui sait si on était en train de s’habiller ?!

    - Mais-

    - DÉGAGE ! répéta-t-elle. Sinon, je te le fais payer cher...

    - Ok, ok, c’est beau je pars. Excusez-moi.

    - Je croyais avoir emmené ma carte avec moi...

    - Non, tu l’avais oublié dans les poches de ton pantalon. Je te la rends également. »

     

    La porte se referma. Motoko se leva et s’habilla.

     

    « J’espère que ça ne gâchera pas notre amitié maintenant que tu connais mon secret... concernant mon physique à moitié cybernétique.

    - Ne t’en fais pas, ça ne change pas ta personnalité, pour moi. »

     

    À son tour, elle se redressa et imita son amie. Elle n’arrivait toujours pas à comprendre ce s’était passé cette nuit-là. Comment ses vêtements avaient pu partir comme ça ? Pourquoi avait-elle vécues de telles sensations, qui semblaient si réelles et lui avaient offert un plaisir foudroyant ? Quelques flash-back lui revinrent en tête, mais le reste était flou. Était-ce un rêve, justement ? Mettant cela de côté, elles descendirent en bas pour manger quelque chose vers les onze heures du matin.

     

    « Tu veux quoi ? s’enquit Motoko. Des croissants, des brioches... des chips ?

    - Des chips ?! la questionna Balsa, surprise.

    - Oui, je fais ça quelques fois. Je trouve que le goût des chips est plus prononcé le matin...

    - Ma petite sœur m’a dit la même chose... je devrais peut-être essayer.

    - Des gaufres, ça te va ?

    - Tant que c’est comestible.

    - Super !

    - ... Dis Motoko, tu ne trouves pas que c’est silencieux ? »

     

    L’interpellée arrêta tous ses mouvements et jeta un coup d’œil dans le salon : les hommes avaient été capables de s’organiser pour dormir, même réchauds. Tanda dormait sur un sac de couchage fleurit, alors que Batou était dans une concentration extrême sur un site internet ou sur un jeu. Togusa avait sûrement prit possession du lit de son ami, alors que Pazu et Borma dormaient sur les sofas. Kuze était en pleine compétition de Xbox 360 avec Saito alors qu’Akua – la jeune invitée – était sûrement repartie chez elle durant la nuit avec son petit-ami.

     

    « Ce Batou... il ne changera jamais.

    - Un vrai gamer... renchérit Balsa.

    - Hé ouais. »

     

    Après avoir mangé, fait le ménage, remis à leurs places tous les meubles, la moitié de l’après-midi était déjà passée. Balsa texta à sa petite sœur afin qu’elle ne se fasse pas un sang d’encre pendant que Motoko la conduisait chez elle.

     

    « On doit se refaire ça, annonça la cégépienne alors que Balsa sortait de la voiture.

    - Oui, c’est sûr.

    - Et penses-tu qu’Alika aimerait jouer à Slender, maintenant que tu y as joué ?

    - Oui bien sûr, je vais même la filmer à son issus. Mais c'est elle qui m'en a parlé avant.

    - C’est cruel, mais je pense bien me faire du fun à voir ses réactions.

    - Pourquoi pas ? Alors... sois prudente.

    - Oh ! bien sûr, et tu me donneras des nouvelles sur les condoms que tu as offert à ta petite sœur.

    - J’ai failli oublier ce détail là... merci. »

     

    Dès qu’elle ouvrit la porte de son appartement, ses oreilles furent persécutées par les ondes sonores de la voix d’Alika en train de pester solidement contre l’ordinateur.

     

    « Je l’avais presque ! Pourquoi est-ce que les scores que je prends au cégep dépassent mes scores record maison ?!

    - Eh... bonjour Alika-Chan.

    - Oneesama !

    - Je ne te dérange pas j’espère ? se rassura l’aînée en déposant sa sacoche proche de la porte d’entrée.

    - Non, c’est juste que Bejeweled 3 me donne du fils à retordre avec mes papillons à la MAISON !

    - Je vois ça. Comment s’est passé ta soirée, pitoune ?

    - Super bien ! On a joué à la Wii, on a été dans le spa, on a mangé de lasagne aux pâtes de maïs qui n’étaient pas du tout cuites... c’était croquant...

    - On doit les faire cuir avant.

    - On ne le savait pas... mais c’était comestible. Ensuite, on a fait du spa encore et on a fait un gâteau au chocolat et écouté un film pour ensuite dormir.

    - Tu as encore ta rage de sucre ?

    - Ouais...

    - Tu as mal aux dents ? »

     

    Alika la fusilla du regard. Balsa s’en sentit presque mitraillée de ce regard sombre.

     

    « Je sais que tu prends bien soin de tes dents. Que tu te les brosses à chaque soir et à chaque matin et avant chaque sorties. Mais même à ça, tu peux avoir des caries.

    - ... Moi qui ai travaillé si fort avec mes dents.

    - Et oui, mais si tu ne peux plus endurer la douleur, il serait important de prendre un rendez-vous.

    - Tu ne peux pas le faire pour moi ?

    - Non, tu es assez grande maintenant. »

     

    Sa petite sœur poussa un soupir avant de retourner à son jeu. Alors que l'ainée se dirigeait vers sa chambre, elle vit la sacoche d’Alika sur le sol. Jetant un regard derrière elle, Balsa plongea sa main à l'intérieur et fouilla pour y retrouver les préservatifs. Un... deux... trois ? Non, deux ! Où était passé le troisième ?!

     

    « Hum... Ali’ ?

    - MERDE ! ENCORE ! s’écria-t-elle en se prenant la tête.

    - C’est une drogue Bejeweled, hein ? Et c’est toujours meilleur à l’école, hein ?

    - ... Tu peux répéter ça ?

    - Je suis poète parfois.

    - Tu disais ?

    - Ah oui. Hum... qu’as-tu fait des préservatifs que je t’ai offert ?

    - Je ne les ai pas utilisés, jurée.

    - Je t’en ai donné trois. Un lubrifié... un qui goûte... (la tête d’Alika changea subitement à la stupéfaction totale, ce qui arracha un sourire taquin sur les lèvres de sa grande sœur)... et un avec texture. Je n’ai pas retrouvé celui qui goûte, tu m’inquiètes.

    - Pourtant je te jure que je ne les ai pas utilisés ! Crois-moi Oneesama...

    - Quelqu’un te l’aurais donc volé ? »

     

    Sa petite sœur réfléchit un moment, puis, soudain, soupira en se passant la main sur le visage.

     

    « Mais oui ! Il s’est passé de quoi hier soir !

    - Ah bon ? s’enquit Balsa en venant s’asseoir proche d’elle. Racontes-moi.

    - Fujimaru et Sayo Unohana ont fait de quoi... dans une chambre. Il leur manquait un condom alors je leur en ai offert un... il a dû fouiller (ou elle) et voilà...

    - Contente de voir qu’ils se sont protégés. Ça rassure. Au bout de moment, je croyais que c’était toi qui les avais essayés.

    - Non... HEY ! s’égosilla-t-elle soudainement au bout d’un moment de silence. Tu as fouillé dans ma sacoche !

    - C’était quand même mes préservatifs que j’ai acheté, alors j’ai un petit droit dessus.

    - Tu aimerais ça que je fouille dans ta sacoche, toi ?

    - Ça m’dérange pas du tout !

    - Ouais... c’est ça.

    - Oh ! t’es cutes toi ! »

     

    Balsa lui arracha un bisou sur le front et se redressa avant d’aller sur son ordinateur à son tour. Elle décida de jouer sa petite espionne et alla voir le profil de son amie Motoko. Elle n’avait jamais vraiment prêté attention à son mur, mais on l’entendit s’étrangler de stupeur et tellement qu’elle en tomba en bas de sa chaise. Alika lui jeta un regard incrédule et moqueur qui valait beaucoup d’argent...

     

    * * *

     

    Motoko revint chez elle. Elle se sentait toute légère, elle se sentait bien. Elle s’étala sur son fauteuil et alluma la télévision. Les nouvelles n’étaient pas très intéressantes, alors elle changea de poste. Cela portait sur l’homosexualité, un sujet qui l’intéressait beaucoup. « Un «séminaire de restauration»... de l'hétérosexualité. D'un coût de 410  dollars par personne, il a été organisé afin de permettre aux personnes homosexuelles de «retrouver une saine hétérosexualité» Au cours du séminaire, des sujets tels que «la restauration du vrai féminin» ou bien du «vrai masculin», ont été abordé au grand dam des associations homosexuelles et des individus raisonnables. »

     

    « WHAT THE FUCK ?! cria Motoko, scandalisée avant de changer de poste, rageuse.

    - Toc, toc...

    - QUOI ‘STIE ?!... OH ! Inari-Chaaaan ! se radoucit-elle.

    - Qu’est-ce qui te rends ainsi ?

    - Un documentaire sur l’homosexualité et sa controverse.

    - Oh ! je vois.

    - Tu m’as manquée ! (elle se leva et alla droit vers son amie et l’enlaça)

    - C’est vrai qu’avec les années et le Cégep, on s’est un peu éloignées et qu’on se voit moins souvent. Je vais bien... enfin, je pense.

    - Comment ça ?

    - Bin...

    - Je peux avoir mon bisou, s’te plait ? »

     

    Inari sourit et lui en donna un, mais Motoko ressentait quelque chose d’inconnu. Un sentiment désagréable, qui lui faisait penser que ce geste était forcé.

     

    « Il y a quelque chose qui te dérange, Inari ?

    - Hein ? Ah... hum...

    - Dis, s’il te plait...

    - À vrai dire... »

     

    * * *

     

    Balsa se redressa sur ses pieds et remit la chaise en place. Alika, avec ses écouteurs sur les oreilles, l’observait, intriguée.

     

    « Qu’est-ce qu’il y a, Oneesama ?

    - Je viens de découvrir quelque chose.

    - Quoi donc ?

    - Motoko est en couple depuis deux ans.

    - Oh ! et alors ?

    - Avec une femme...

    - Oh ! ... et alors ?

    - Je suis juste surprise, elle ne m’a pas parlé d’elle depuis qu’on s’est rencontrés.

    - Ah bon...

    - Tu n’as rien d’autre à dire ou tu as ta musique dans les oreilles ? Attention aux acouphènes, il ne faudrait pas empirer les tiens.

    - Ma musique est arrêtée, je suis juste en train de t’écouter.

    - D’accord.

    - Elle est lesbienne ?

    - Je n’en sais rien. Mais ça ne change pas sa personnalité, qu’elle le soit ou pas, qu’elle soit bisexuelle ou pas, ou même hétéro, moi je m’en fous. Ça ne change personne, n’est-ce pas ?

    - Exactement ! »

     

    Un petit temps d’arrêt sans parole se présenta, ce qui signifiait, un gros blanc.

     

    « Dis Baru*-Oneesama, c’est quand que tu vas chercher ta nouvelle voiture ?

    - Demain, après les cours.

    - D’accord, alors qui va nous voyager ?

    - Tanda-Kun.

    - Parfait !

    - Que veux-tu manger pour souper ?

    - Je ne sais pas, quelque chose de bon.

    - Des pâtes ça te va ?

    - Spaghetti !

    - Va pour le spag. D’ailleurs, pour la sauce, je dois en avoir de congelée. Tu viens m’aider ?

    - Oui, je termine mon niveau...

    - Au Bejeweled ?

    - Yep ! »

     

    Les sœurs Yonsa avait de nombreuses aventures ensembles. Des tranches de vie aux expériences vécues en sortie. Pour leur souper, Alika portait son nouveau chandail acheté quelques semaines plus tôt – qu’elle considérait comme étant encore neuf – blanc et rose. En versant de la sauce sur ses pâtes, elle en avait également échappé sur son T-Shirt. Ce qui fit en sorte qu’elle pesta contre la sauce et se tournait la même idée dans la tête de ne pas avoir changé son chandail plus tôt, car elle savait que ça arriverait. Cela lui mit une moue pour le restant du souper. Et plus tard en soirée, Balsa avait complètement échappé son verre d’eau sur son rapport et avait à son tour, gueulé contre sa maladresse et la pauvre dû tout recommencé du début à la fin. Mais ce qui était le plus drôle dans tout ça, était le fait que la grande sœur offrait des ordres à la petite sœur, comme : aller prendre sa douche, se préparer pour le lendemain matin, ne pas se coucher trop tard. Et, fait étonnant, la plus jeune sœur obéissait à ses ordres sans broncher, mais quelque fois, bien sûr, elle boudait un peu.

     

    « Alors tu as quels cours demain ? se renseigna Balsa alors que sa petite sœur marchait à quatre pattes sur leur lit queen en kimono noir pour se faufiler entre les douces couvertures.

    - J’ai Grandes figures de l’imaginaire et Courant littéraire. Et toi ?

    - Des cours pas très amusants. Bonne nuit Ali~lili.

    - Bonne nuit Baru-Oneesama. »

     

    Alors qu’elles fermaient les yeux, des voix accompagnées de gémissements provenant de l’appartement voisin se firent entendre. Alika ralluma la lumière et observa sa grande sœur avec de gros yeux horrifiés.

     

    « Oups... murmura Balsa.

    - Ils ne pourraient pas être plus discrets ?

    - Je me demande... Mets tes écouteurs.

    - Mais... Oneesama...

    - Mets tes écouteurs, ce n’est pas bon pour tes oreilles... ni pour les miennes d’ailleurs. Où est la prise à deux écouteurs ?

    - Ici.

    - Merci. »

     

    Finalement, elles écoutèrent deux épisodes d’un anime pour passer le temps et espérer que les voisins aient bientôt terminé leurs ébats amoureux...

     

    ♦ ♦ ♦ ☆ ♦ ♦ ♦

    Coucou mes p’tits choux !

    Malgré la fatigue qui m’a prise en force ces temps-ci, et les quelques passages que j’ai écrit çà et là, voilà mon troisième chapitre. J’espère que vous avez aimé tout de même. Je le trouve un peu court, et parfois un peu lent et inutile dans l’intrigue, mais malheureusement, il le faut pour faire avancer ma fanfic. Les vrais amateurs de Seirei no Moribito ou Ghost in the Shell et/ou des deux animes accrocheront et voudront sûrement connaitre les nouvelles péripéties qui vont suivre.

    Pour passer à mes précisions de dernières minutes :

    J’avoue que je m’éclate assez bien avec les tranches de vies de Balsa et d’Alika, sa petite sœur. Et vous avez pu le constater, je suis devenue accro à Bejeweled 3...

     

    *Normalement, on devrait appeler Balsa en disant "Barusa", mais dans l’anime, il le prononce seulement "Barsa", et les sous-titres l’écrivent "Balsa", alors aucun d'eux n’est une faute x) Et oui, comme dit au début, je commence doucement à parler d’homosexualité.


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  • Chapitre 4

    CHAPITRE 4

    LES VRAIS AMIS NE SE LAISSENT JAMAIS TOMBER

     

    Un sanglot retentit dans le silence pesant de la nuit. Assise en petite boule dans son lit et accotée sur la tête de son lit, quelqu’un sanglotait et avait les yeux embués de larmes. Elle avait tellement envie d’envoyer un textos à son amie pour avoir du soutient, mais elle n’osait pas. Elle ne voulait pas la réveiller en plein milieu de la nuit. Alors elle pleura en silence, pleura à en manquer de souffle et pleura jusqu’à ce que son corps s’effondre de fatigue et qu’elle en vomisse à force d’avoir des sanglots à répétitions tout en faisant un peu d’hyperventilation.

     

    * * *

     

    « Alika ! s’écria Balsa en ouvrant les rideaux. Wake up ! »

     

    La petite sœur ne put s’empêcher de grimacer et de se forcer à se redresser, lentement, tel un chat qui s’étire. Malgré ça, la fatigue la remporta et elle s’échoua de nouveau sur son oreiller tout en caressant le matelas comme si elle faisait un ange, mais sur le ventre.

     

    « Mais que fais-tu ? s’étonna sa grande sœur.

    - Notre lit nous appel.

    - Hein ?

    - Désolée chéri d’amour... je dois me lever et te délaisser (sachant pertinemment qu’Alika parlait au lit !)... alors il faut que tu me laisses...

    - Alika, tu ne parles sérieusement pas... au LIT ?!

    - Oui.

    - ... (Balsa soupira) T’es bizarre toi. Lèves-toi, le petit déj’ sera bientôt prêt. Ton linge est dans le panier à linge.

    - Okay... »

     

    À contre cœur, la jeune Cégépienne se leva et quitta la chaleur de ses couvertures malgré le pauvre lit qui réclamait encore sa présence. Elle mangea lentement son bol de gruau au chocolat, les yeux presque fermés. Tanda vint les chercher vers sept heures et ils se dirigèrent au Cégep.

     

    « Que faites-vous de bon ? s’enquit le jeune étudiant.

    - Rien, je tente juste d’avoir de bonnes notes, se contenta de dire Balsa.

    - Et toi Alika ?

    - ...

    - Alika ?

    - Hein ?! (elle redressa la tête)

    - Est-ce que tu dormais ou tu envoyais un message texte ?

    - Un peu des deux.

    - Comment se passe ta seconde session ?

    - Oh ça va. Le club anime devient ennuyant, j’ai plus d’amis garçons que d’amies filles... ça m’étonne.

    - Moi, c’est le contraire, rit Tanda.

    - Tu es beau gars, la complimenta la jeune Yonsa. Ça ne m’étonne même pas.

    - Merci, et toi t’es une belle jeune femme, comme ta grande sœur. Tu dois faire craquer plusieurs jeunes hommes.

    - Les mauvais, grogna-t-elle.

    - Elle en a fait tomber deux amoureux d’elle, ajouta Balsa. Même trois l’année dernière.

    - Et toujours pas trouvé ? s’étonna-t-il.

    - Non. »

     

    Alika détourna le regard et observa le paysage qui était, soudain, devenu très intéressant et se tut pour le restant du trajet, préférant écouter les conversations entre sa sœur et son ami. Arrivés à destination, Balsa fila à son casier après avoir remercié son ami d’enfance, prit ses affaires, replaça une mèche de ses longs cheveux bruns et monta au second étage. Quelques jeunes hommes la sifflèrent en la voyant passer, uniquement pour la taquiner. Mais l’aînée s’en foutait, elle avait d’autre préoccupation en tête. Motoko devait être arrivée à l’heure qu’il était. Elles se suivaient dans la plupart des cours et si jamais l’une ou l’autre était absente, soit : elles s’étaient trompées de local, ou bien quelque chose d’autre était arrivée. Elle entra dans la classe et attendit que le prof arrive, tout comme l’impatience qui s’emparait d’elle pour voir son amie entrer. Mais dès que le cours commença, et que Motoko n’était toujours pas arrivée, elle comprit qu’elle passerait sûrement la journée seule... ce n’était pas dans les habitudes de la jeune femme aux cheveux mauves d’arriver en retard. Passer le restant de sa journée, seule, ne la dérangeait pas plus que ça, étant de nature solitaire. À moins d’aller rejoindre sa petite sœur, mais elle avait besoin d’indépendance sans toujours avoir sa Oneesama sur le dos. Heureusement que le cours de français fut divertissant et que certains niaisaient trop. Vers la pause, elle alla sur son Facebook par son cellulaire : dès lors elle comprit pourquoi son amie n’était pas présente aujourd’hui. Il était écrit : Motoko est passé(e) de « en couple » à « célibataire » - aujourd’hui, à 04:32. Il y avait quelques commentaires, mais rien de plus et elle n’avait répondu à personne.

     

     « Oh non, comprit Balsa en passa sa main dans sa frange.

    - À qui parles-tu ?

    - Oh ! Togusa... je regardais les nouvelles sur mon cellulaire.

    - Je vois.

    - Vu que tu es quand même proche de Motoko, tu as vu ça ? le questionna-t-elle.

    - Hein ? De quoi ?

    - Non ? Tu ne sais pas pourquoi elle est absente aujourd’hui ?

    - Non, elle n’est pas là ?

    - À cause... (elle montra l’écran de son téléphone sous les yeux de son coéquipier) de ça.

    - Oh... je vois. Elle ne devrait pas rester toute seule avec sa souffrance.

    - Je vais l’appeler après le cours ou après ma journée.

    - Eh... elle va peut-être te rejeter.

    - J’ai confiance en mes capacités. J’ai vécu moi-même des peines d’amour, j’ai soutenu ma petite sœur l’année dernière à cause de son ex, Chisaka, et celle de mon père quand ma mère est décédée quand j’avais huit ans. Je comprends sa souffrance.

    - Oh... pardon.

    - Non, ne t’excuse pas. Tu ne savais pas. J’y suis habituée maintenant.

    - Okay... bon, on devrait retourner en cours.

    - Bonne idée. »

     

    Togusa se retourna. Avant de le suivre, Balsa laissa un petit commentaire, un petit "♥ Si tu veux en parler, texte moi puce ! Je suis là pour toi, ‘Toko-Chan" rien de plus. Lorsque son second cours suivit dans l’heure qui arriva, Motoko la texta.

    Motoko : Je n’ai pas envie de devoir me justifier aux autres, mais c’est elle qui l’a voulu...

    Balsa : Je ne veux pas que tu te justifies :( parle-moi de toi, puce.

    Et dès que le cours termina, elle composa le numéro de son amie.

     

    « Allô ? répondit une voix étouffée de sanglots et de pleurs.

    - Motoko ?

    - C’est bien moi...

    - Onnnnnhh... puce. Qu’est-ce qui s’est passé ?

    - C’est difficile à expliquer...

    - Attend. Je vais aller chercher ma nouvelle voiture, aller porter Ali~lili chez un de ses amis et je viens te rejoindre dès que j’ai terminé.

    - D’accord... je t’attendrai.

    - Parfait, pour le moment, fais comme tu sens. Défoules-toi, mange à même le pot de crème glacée, donne-toi un bon bain... mais ne fais pas de trop grosses bêtises, je t’en prie.

    - T’inquiète... tu es vraiment la seule amie que j’ai eu qui se préoccupe autant de mon état. On se voit plus tard.

    - Oui. »

     

    Balsa happa Alika à son club et elles rejoignirent Tanda. Sa nouvelle voiture en main, sa petite sœur déposée chez son ami Chagum, elle fila vers l’appartement de son amie. Elle monta les escaliers et cogna. Motoko vint lui ouvrir, une couverture en polar enroulée autour de son corps. Jamais Balsa n’avait vu son amie dans un tel état : son visage ne communiquait que la souffrance, l’incompréhension et la tristesse. Ses yeux étaient rouges et humides et étaient légèrement tracés de cernes, signe qu’elle pleurait depuis longtemps et qu’elle n’avait pas dormi.

     

    « Oh, Motoko ! »

     

    Aussitôt qu’elle eut pris son amie dans ses bras, celle-ci fondit en larmes à nouveau et ne fut pas capable de s’arrêter. Balsa l’attira sur un divan et s’assit avec elle et attendit qu’elle se calme pour qu’elle puisse mieux s’expliquer. Les minutes passèrent et, enfin, Motoko réussit à calmer ses pleurs et se retira doucement de l’étreinte de son amie. Balsa avait la moitié de l’épaule trempée et humide, mais ça l’importunait peu. Elle s’empara de la boîte de mouchoirs et la plaça sous le nez de son amie.

     

    « Ça te fera du bien.

    - J’ai le nez tout irrité... renifla-t-elle alors qu’elle se mouchait.

    - Pas grave. J’aurais dû emmener mes puff, ils sont doux. Vraiment dou-doux mes petits puffs ! »

     

    Motoko rit un peu avant de renifler.

     

    « Qu’est-ce qui s’est passé, tu veux m’en parler ?

    - En fait... mon ex-petite-copine, Inari-Chan, m’a dit que je semblais avoir changé depuis mon entrée au Cégep. Qu’on semblait s’être éloignées et qu’elle n’en pouvait plus. Que ça ne pouvait continuer plus longtemps. Tout est si confus dans ma tête...

    - Tu peux arrêter, si tu veux, ‘Toko-Chan. »

     

    Et la pauvre se remit à pleurer à chaudes larmes. Balsa la colla de nouveau contre elle ; elle était comme ça, quand sa petite sœur ou quelqu’un de proche pleurait, elle était portée à les prendre dans ses bras ou à les accoter sur elle. Dès que Motoko se fut de nouveau calmée, son amie lui demanda ce qu’elle voulait bien manger, ou, du moins avaler quelque chose de bon pour calmer les gargouillis de son estomac.

     

    « Je ne sais pas.

    - Veux-tu une soupe ? C’est ma spécialité.

    - Tant que c’est comestible, mais je n’en mangerais pas beaucoup.

    - Ce n’est pas grave, il faut calmer les gargouillis de ton ventre. Viens. Après, on mangera de la crème glacée, ou quelque chose de sucrée. Du chocolat si tu veux... au caramel ! s’enjoua la grande sœur d’Alika en continuant de marcher vers la cuisine, son amie sur ses talons.

    - Je ne sais pas, mais tu as vraiment le don de rendre les gens autour de toi heureux... ou mieux dans leur peau.

    - C’est vrai ?

    - Oui. Mais tu n’es pas obligée de faire tout ça pour moi tu sais.

    - Quand une amie va mal, je l’écoute et fais de mon possible pour qu’elle se sente mieux. La vie est trop courte pour être malheureux.

    - Donc, si je comprends bien... si je t’empêcherai de dormir pendant la nuit, pour que tu me réconfortes, tu le ferais ?

    - Oui.

    - Si je te collerai jusqu’à ce que tu aies un membre engourdis, tu endurerais cette torture pour que j’aille mieux ?

    - Oui.

    - Sérieux ?

    - Aussi sérieux que quand j’ai eu mon accident avec Alika.

    - ... Tu es gentille... merci.

    - Tu n’as pas à me remercier, je suis heureuse de pouvoir te venir en aide. »

     

    La jeune adulte en peine d’amour s’assit sur une chaise et observa Balsa chercher les aliments pour faire sa soupe. Une délicieuse odeur de poulet flottait dans l’air, activant les papilles gustatives des deux cégépiennes. Elles mangèrent tout en riant sur un site de blagues, même entre les sanglots de Motoko, ce qui était assez comique. Par la suite, elles écoutèrent un bon film avec un pot de crème glacée, pour ensuite faire des biscuits au double chocolat afin de se réchauffer les mains. Ce soir-là, Motoko colla son amie ou quémandait un câlin de temps en temps. Balsa aurait pu lui dire d’arrêter, mais elle aimait beaucoup offrir son affection, alors oui, elle en profitait également.

     

    « Dis Balsa, je te dérange pas trop au moins ?

    - Si tu me dérangeais, je ne serai même pas venue figures-toi. Tu vas mal, t’as besoin de soutiens.

    - Je te remercie.

    - No problem. Tu peux compter sur moi. Est-ce tu te sens un petit peu mieux ?

    - Oui, beaucoup mieux.

    - Je dois te montrer de quoi. »

     

    Elle sortit son cellulaire et lui montra une vidéo.

     

    « Avant tout, tu me dois me renseigner.

    - Vas-y.

    - La Gangnam Style te dérange-t-elle ? Tu ne peux plus l’entendre ?

    - Oh ! pas du tout. Je l’aime bien.

    - Parfait. Ma petite sœur la danse... je l’ai filmée. Elle la danse très bien.

    - Oh ! faut que je vois ! »

     

    Le doigt de Balsa se posa sur le bouton tactile « play » et la vidéo se mit en marche. Motoko éclata de rire et se mit à imiter un peu le refrain.

     

    « Elle a du muscle ta petite sœur, remarqua-t-elle.

    - Elle a un corps athlétique, mais c’est vrai que ses muscles sont apparents. À peu près comme moi.

    - Je serais curieuse.

    - Oh... peut-être un jour je te monterai. Tu sais ce qui te manque pour mieux aller ?

    - Quoi donc ?

    - Un bon bain mousseux chaud.

    - Eh... et toi tu vas faire quoi pendant ce temps ?

    - Bonne question.

    - Tu ne voudrais pas rester avec moi ? Même dans la salle de bain ? Histoire de parler un peu... »

     

    Balsa l’observa avec un regard stupéfait...

     

    ♦ ♦ ♦ ☆ ♦ ♦ ♦

     

    Quelques minutes plus tard...

     

    « Tu as raison, ça fait du bien, soupira Motoko en se calant dans l’eau du bain tout en observant son amie.

    - Hey hey, je t’avais bien dit.

    - Tu n’as pas peur de regarder mon corps ?

    - Ce serait plutôt à moi de te demander si je ne te gêne pas.

    - Pas du tout !

    - On a le même corps, en fait, on ne devrait même pas être gênées de se le montrer. C’est comme les oreilles ou les jambes. Je prends souvent des bains avec ma petite sœur, aucune pudeur n’existe entre nous.

    - Tu aimes beaucoup ta petite sœur, pas vrai ? Tu n’arrêtes pas d’en parler.

    - Oh ! tant que ça ?

    - Oui.

    - Désolée, ma petite sœur est vraiment une part importante de mon quotidien. C’est la seule personne qui me permet de me sentir vraiment bien et importante dans cette société.

    - De te sentir vraiment bien et importante dans cette société ?

    - Oui. »

     

    Motoko bougea dans son bain et s’accota sur le bord pour observer Balsa dans les yeux. Celle-ci s’observa dans la glace lorsqu’elle vit une petite photo trainer dans le coin du miroir. C’était bien son amie de posée dessus, sauf qu’elle avait une coupe très garçonne, les cheveux teint d’un bleu éclatant*, le même que ses yeux.

     

    « C’est toi ?

    - Oui...

    - Tu semblais plutôt rebelle.

    - C’est un peu le cas, sourit-elle. Disons que j’ai fait une gaffe concernant mes cheveux. Je les avais fait couper trop court et je me les étais fait teinter pour plus de style. Mais je suis redevenue comme avant maintenant. Ça fait deux ans que j’avais fait cette gaffe.

    - Tes cheveux mauves sont-ils la vraie couleur de tes cheveux ?

    - Non, normalement, mes cheveux sont noirs.

    - ... J’essaie de t’imaginer les cheveux noirs...

    - Peut-être un jour, pour le moment, je préfère le mauve.

    - Ça te va bien.

    - Dis, tu veux bien me parler de "te sentir importante" ici ?

    - D’accord... alors-

    - Viens plutôt dans le bain !

    - Il est assez grand pour nous deux ?

    - Bien sûr ! Et si tu n’es pas gênée non plus.

    - Pas de problèmes. »

     

    Elle commença à se déshabiller sous le regard plutôt curieux de son amie.

     

    « Elle est trop belle ta brassière !

    - Oh ! merci. Elle appartient à ma petite sœur...

    - Euh ?

    - Je sais, on fait la même taille ! Et elle a seulement dix-sept ans.

    - Tu faisais cette taille à dix-sept ans ?

    - Je pense que oui. En tout cas, ça n’a pas changé depuis.

    - Combien fais-tu ?

    - Hum... dans le 34 - 36D ou double D, mais parfois ça peut aller au E.

    - Moi aussi c'est du 34 - 36D ou DD. Alors tu viens ?

    - J’arrive.

    - Ah oui... tu es musclée, mais proportionnellement avec ta taille.

    - Merci. »

     

    Balsa trempa ses pieds dans l’eau mousseuse et s’assit en face de Motoko. Elle soupira de manière offusquée en voyant qu’elle avait oublié d’attacher ses longs cheveux bruns et soyeux qui se mouillèrent au contact de l’eau.

     

    « Pour revenir à notre sujet principal, pourquoi te sens-tu inutile dans cette société ?

    - Oh... plusieurs trucs à affectés ma vie à vrai dire. Pour commencer, ma mère est décédée quand j’avais huit ans, trois jours après ma fête. À chaque fois que mon anniversaire passe, ce moment me revient en tête. J’ai vingt-deux ans maintenant, et depuis, c’est comme si c’était hier. Mon père n’était plus capable de s’occuper de ma petite sœur et de moi, alors Tante Yuka s’est occupée de nous dans les premières années, mais elle me répétait toujours de prendre soin d’Alika. Elle n’avait que trois ans, alors aussi loin qu’elle se souvienne, j’ai été en quelque sorte sa figure maternelle, tu comprends ?

    - Oui. Ce n’est pas dur à porter ?

    - Hein ? Non, pas vraiment. J’aime mon rôle. Je ne veux pas qu’elle ait mal comme je l’ai eu. En gros, je suis au courant, je la couvre trop. Quand elle est entrée en maternelle, j’avais neuf ou dix ans, j’allais la chercher le soir et elle se jetait dans mes bras. J’agissais comme notre maman le faisait pour moi quand j’avais son âge.

    - Tu es vraiment une grande sœur exceptionnelle. Alika a la chance de t’avoir.

    - Oui. Elle me vente même auprès de ses amis.

    - Est-ce qu’elle t’a empêchée de t’amuser avec tes amis à l’adolescence ?

    - Bof... pas vraiment, contrairement à elle, je n’en avais presque pas. Dans le fond, c’était elle mon amie... avec Tanda, Chagum et son grand frère. »

     

    Une courte pause s’en suivit.

     

    « Ma mère me manque, mon père a pris ses distances de nous quand j’ai atteint la puberté. Il disait que je lui ressemblais trop.

    - À qui ? À ta maman ?

    - Oui.

    - Et il t’a rejetée juste pour ton apparence ?

    - Plus ou moins. Déjà à l’époque, je n’avais pas beaucoup d’amis, encore-là, Tanda était mon seul ami et il avait deux ans de moins que moi.

    - Je sais ce que tu ressens. Moi-même j’étais seule à l’école primaire. Les gens ne m’approchaient pas, je ne sais pas ce que j’avais... peut-être parce que j’étais à moitié cybernisée. En fait, il n’y avait que Kuze Hideo qui était mon seul véritable ami... Et mon premier amour. Encore-là, quand je suis entrée au Cégep, j’ai eu un peu peur qu’on me dévisage, mais rien de tout ça n’est arrivé. Au secondaire, c'est là où j'ai rencontré Batou et compagnie.

    - Quand on va au cégep, on se concentre sur nos études. Le reste, on s’en fout ! rit Balsa. Et puis, la première fois que je t'ai vue, je n’aurai même pas pensé que tu étais une cyborg.

    - C’est vrai ?

    - Oui.

    - ... Dis, je peux ?

    - De... »

     

    La jeune cyborg se jeta sur la jeune femme aux cheveux bruns et lui offrit un gros câlin. Elles continuèrent de parler jusqu’à ce que l’eau de la baignoire devienne trop tiède et qu’elles se décident à sortir.

     

    « Tu retournes chez toi ou tu dors chez moi ? questionna Motoko en enfilant son peignoir.

    - C’est comme tu veux.

    - Mais ta petite sœur n’aura pas de lift demain, s'inquièta-t-elle.

    - Elle va se débrouiller. Il semblerait qu’elle soit chez son ami pour toute la nuit également.

    - Elle a un chum ?

    - Pas encore. Par contre, je doute.

    - Qui est cet ami ?

    - Chagum Ninokisaki. Il est son ami d’enfance. Bon, je commence à fatiguer, pas toi ?

    - Oui.

    - On va se coucher. Par contre, aurais-tu un pyjama à me passer ?

    - Plein l’armoire, choisis celui que tu veux. Moi je dors sans rien en haut.

    - Juste en petite culotte ?

    - Oui.

    - Ah bon...

    - On est super bien !

    - Je te crois. »

     

    Motoko retira son peignoir et se coucha à la place droite dans le lit. Balsa prit la place gauche et envoya un message à sa sœur pour l’avertir finalement qu’elle dormait chez son amie. La jeune cyborg se retourna, se colla contre son amie avant de soupirer et de fermer les yeux, se disant qu’en fait, Balsa était une amie hors du commun ; elle était la sœur, l’amie qu’elle n’avait jamais eu.

     

    ♦ ♦ ♦ ☆ ♦ ♦ ♦

    Hello everybody !

    Yep, j’avoue que j’aime beaucoup mon début avec l’incipit. Je ne sais pas si vous avez deviné que c’était ‘Toko-Chan en peine d’amour.

    Sinon, j’ai fait lire le passage où Alika discute avec son lit à ma maman et elle a trouvé ça drôle. J’étais très fière, en même temps, oui, je fais ça quelques fois les matins d’école. Je me suis également inspirée de ma rupture amoureuse pour le passage où Balsa texte à Motoko pour lui parler de sa peine. Et le restant du chapitre s’est concentré sur les deux héroïnes des animes.

    J’espère que ça ne vous a pas trop embêté... quelques fois, les passages avec des personnages de manga trop connus et trop utilisés peuvent parfois ennuyer, alors j’espère que ce ne fut pas trop le cas avec celui-ci. Et finalement, voilà pourquoi ma fanfic est classé M. Je parle de sujet un peu... suggestif très ouvertement. Mais elles sont jeunes adultes alors c’est normal, moi-même j’ai 18 ans.

    * Concernant la photo, je me suis inspirée du nouveau style de Motoko dans Ghost in the Shell : Arise. Je n’aime pas son nouveau look, je préfère largement celui de Stand Alone Complexe et Solid State Society... alors quant à l’intégrer, j’ai fait en sorte que ce soit une gaffe fait par elle lorsqu’elle était plus jeune x) 


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  • Chapitre 5

    CHAPITRE 5

    DE LA FAMILLE AU CÉGEP

     

    Alika se réveilla dans le lit de Chagum. Fort heureusement, il avait dormi à côté du lit, sur un matelas déposé sur le plancher.

     

    « Je peux dormir sur  le matelas, avait-elle proposé la veille.

    - Non, c’est moi qui dormirai sur le matelas. Les filles ont priorité, tu dormiras dans mon lit.

    - Si ça ne te dérange pas...

    - Absolument pas.

    - Et demain qui va nous porter au cégep ?

    - Mon grand frère et sa blonde.

    - D’accord. »

     

    Voilà de quelle façon s’était retrouvée la jeune adulte dans le lit de son ami. Elle rampa jusqu’au bord de la couche, se pencha comme si elle allait ramasser un truc et secoua l’épaule de son compagnon encore endormit.

     

    « Chagum ? Chagum, réveilles-toi.

    - Déjà le matin ? bâilla-t-il.

    - Yep.

    - Okay... »

     

    Alika échappa un petit rire.

     

    « Qu’est-ce qui te fais si rire ?

    - Rien. C’est juste que, normalement, c’est ma grande sœur qui me réveille le matin. Et là, c’est moi qui te réveille.

    - Oh ! tu es chanceuse que ta grande sœur soit aussi smat avec toi. Moi, mon frère me laisse toujours passer tout droit... genre, il vient me réveiller cinq minutes avant qu’il ne parte au cégep alors je dois me débrouiller pour me trouver un lift parfois... mais, dis-moi, est-ce que tu as l’impression que parfois, ta grande sœur te couvre trop ?

    - Eh ?... Non, enfin, je ne me suis jamais sentie étouffée par son attitude protectrice. Ma Oneesama fait bien ce qu'elle veut... Tout comme personne n'a à m’imposer quoi que ce soit, surtout avec elle... bon sauf les ordres ménagés dans la maison. Seulement, elle peut me conseiller quand j’ai besoin d’aide, me mettre en garde, être là si j’ai besoin d’elle. Mais elle n’a pas à décider à ma place. Tout comme je n'ai pas à le faire pour elle ni pour mon père d'ailleurs. On est là pour s'entraider, se guider, se conseiller, se soutenir, mais c'est tout.

    - C’est une jolie relation fraternelle.

    - On a vécu des épreuves dans notre vie qui a fait en sorte que le seul membre de notre famille sur qui on peut vraiment s’appuyer et y mettre notre confiance, c’est Balsa et moi. »

     

    Voyant que son amie devenait un peu plus mal à l’aise à parler de sa relation presqu’intime et parfaite avec sa grande sœur, Chagum se redressa et se leva.

     

    « Tu as faim ?

    - Bof...

    - C’est important de manger le matin.

    - Je sais.

    - Viens, avant je vais juste à la salle de bain. »

     

    Ils se levèrent et se suivirent jusqu’à la cuisine avant que Chagum ne s'enferme dans la salle de bain. Sagum, le demi-frère de Chagum, était assis dans le salon avec sa petite-amie, Yanisa. Il avait les cheveux noirs jais, long (niveau des épaules) lisses et les yeux aussi bleus que Chagum. Elle, sa blonde, avait les cheveux blonds cendrés parsemés de mèches brunes et blanches. Ses yeux étaient un étrange mélange de turquoise et vert translucide, ils étaient spéciaux. Son teint était pâle comme celui du grand frère de l’ami d’Alika.

     

    « Alors, bien dormit avec mon petit frère ? la taquina Sagum en se retournant.

    - Ouais... mais on n’a pas dormi ensembles.

    - Oh vous êtes trop poches... se désola-t-il. La prochaine fois.

    - Bof...

    - Tu te moques de moi ? intervint Chagum.

    - Nope.

    - C’est ça, grogna-t-il en se dirigeant vers la cuisine. Alors pour déjeuner... il y a des frosted flakes, des croissants, des toasts, des crêpes, des gaufres. C’est à peu près tout.

    - Vous en avez dit donc ! s’étonna Alika.

    - Oui, mais selon ma maman, on est tous des estomacs sur pattes dans la famille...

    - Lol... je vais prendre un croissant s’il te plait.

    - Juste ça ?

    - Yep.

    - Okay. »

     

    Durant qu’ils mangeaient, ils subirent les taquineries du grand frère de Chagum, qui n’avait que trois ans de plus qu’eux. Et rendus au Cégep tout en remerciant son ami ainsi que son grand frère, Alika fila à son cours qui allait surement la faire somnoler si elle ne bougeait pas ou fixait de quoi trop longtemps. Pour se divertir, elle dessinait et écrivait dans son livre. Je suis une femme, je sais faire plusieurs choses à la fois... notamment, écouter, prendre des notes et dessiner en même temps, pensa-t-elle.

    Vers l’heure du midi, elle se rendit à la cafétéria. Sa grande sœur viendrait la rejoindre dans quelques minutes. Elle se prit une collation légère, une limonade comme à son habitude, paya et chercha des yeux une place ou deux dans l’énorme cafétéria du Cégep. Les places étaient presque toutes comblées, seules quelques-unes n’étaient pas occupées. Elle soupira et se donna du courage avant de se diriger vers l’une d’entre elles.

     

    « Je peux m’asseoir ici ? demanda-t-elle à une élève aux longs cheveux bruns bouclés, aux yeux marrons. Il n’y a pas d’autres places.

    - T’inquiète, tu peux, il n’y a personne.

    - Merci. »

     

    La jeune cégépienne remarqua que l’étudiante à ses côtés lisait un manga : Hellsing. Se sentant fixée par Alika, elle leva les yeux sur la jeune adulte.

     

    « Qu’y a-t-il ?

    - Oh ! désolée, mais je me demandais si tu faisais partie du club de manga du cégep.

    - Oui, en quelque sorte. Tu aimes les mangas toi aussi ?

    - Oui. »

     

    Un petit silence gêné s’imposa entre elles, ponctuée du bruit incessant de tous les autres cégépiens dans la cafétéria. Balsa arriva avec Motoko, qui était accrochée à son bras et avait une mine d’enterrement et qui n’était pas capable de s’arrêter de pleurer même au cégep. Elle trouva instantanément sa petite sœur au fin fond de la cafétéria et alla la rejoindre.

     

    « Ali !

    - Ba-Oneesama.

    - Non.

    - Je corrige : Baru-Oneesama !

    - Yeah ! Quoi ?

    - Bon matin, se reprit Alika.

    - Bon midi serait préférable.

    - Oh... bon midi dans ce cas... »

     

    Motoko fit un sourire forcée et accota sa tête sur l’épaule de son amie.

     

    « Fatiguée, la couzz ? sortit l’étudiante qui lisait Hellsing. »

     

    Alika tourna vivement la tête vers elle et son regard passa d’elle à Motoko.

     

    « Oui, Naomi.

    - J’ai appris ce qu’il s’était passé avec ton ex-femme, j’ai été l’une des premières à le savoir.

    - Je sais, mais mon amie m’a soutenue et je remercie encore Balsa.

    - Alors tu t’es faite une amie ? C’est rare.

    - Ba-Chan n’est pas comme les autres, sourit faiblement la cousine de Naomi.

    - Enchantée, s’enjoua Naomi à Balsa. Moi c’est Naomi Kusanagi, je suis sa cousine.

    - J’ai entendu parler de toi, enchantée, ajouta à son tour la grande sœur d’Alika. Moi c’est Balsa Yonsa, et voici ma petite sœur, Alika.

    - Baru-Oneesama, je suis capable de me présenter, se vexa la petite.

    - Alors ainsi tu connais ma cousine, Alika ? s’étonna Motoko.

    - Non, je ne la connaissais pas avant que vous arriviez.

    - En tout cas, c’est une coïncidence que vous vous soyez assises une à côté de l’autre. »

     

    La petite sœur de Balsa sourit timidement et observa Naomi qui se mit à l’observer à son tour. L’heure du midi se passa généralement bien et rapidement. Motoko ne mangea presque rien, même si on lui offrait de quoi à manger comme du chocolat ou des bonbons. Balsa alla à l’un de ses cours avec son amie. Quant à Alika, elle n’avait plus de cours en après-midi et elle devait attendre jusqu’à six heures du soir pour retourner à son appartement.

     

    « Tu as d’autres cours en après-midi, Naomi-Chan ?

    - Non plus, mais je reste jusqu’à six heures ce soir pour attendre mon chum.

    - Tu as un chum ? s’égaya Alika.

    - Oui, Fang Fang Huang. Il est originaire de Chine, mais parle très bien le français.

    - Vous sortez ensembles depuis combien de temps ?

    - Deux ans... enfin, presque deux. »

     

    À cette phrase prononcée, la plus jeune cégépienne échoua doucement sa tête contre la table.

     

    « Je suis encore célibataire ! fit-elle semblant de pleurer.

    - Tu as encore toute ta vie pour trouver l’homme de ta vie. Pour le moment, profites de la vie et de ta liberté.

    - Oui, mais au bout d’un moment ça tanne...

    - C’est vrai, mais tu trouveras. T’es super cutes.

    - Est-ce que tu veux aller au club de manga ?

    - Why not ? »

     

    Elles se levèrent et se dirigèrent dans le couloir 2 pour entrer dans les plus petits couloirs, cachés dans le mur, pour accéder au club. Tout juste en entrant dans le club manga, Asa passa à toute vitesse entre elles, décidemment fâchée.

     

    « Que s’est-il passé ? demanda Naomi.

    - Misao, grogna Matsuri. Elle a encore comparé à poitrine avec elle.

    - Encore ? soupira Alika.

    - Ouais...

    - Hé bah.

    - Que veux-tu faire ? demanda Naomi

    - Je ne sais pas.

    - Tu veux qu’on aille faire du shooping ?

    - Oh oui, du magasinage !

    - Viens t’en.

    - Tu as ton permis ?

    - Oui, et j’ai ma voiture. Jurée, je conduis bien prudemment. J’ai entendu dire que tu avais eu un accident avec ta grande sœur il y a quelques semaines.

    - C’est vrai, mais ça ira.

    - Ça va passer. »

     

    En arrivant au centre d’achat, elles observèrent les étuis de cellulaires, les CD, les livres et plein d’autre chose comme les vêtements, les bonbons et compagnie. Alors qu’elles prenaient une collation dans l’aire de restauration, Alika leva la tête, la bouche pleine de croquettes du MacDo quand elle remarqua un vieil homme faire des signes de dégouts et des grimaces dans une certaine direction. Sur le coup, elle crut que ce n'était que passager, mais quand il continua ses gestes au point de demander l’avis d’un homme et d’une femme avec mépris, elle décida de regarder dans la même direction que lui. Naomi lui demanda ce qui se passait.

     

    « Un monsieur fait de drôles de signes et je me demande ce qu’il veut dire... »

     

    Son amie se retourna et tenta de voir ce qui se passait. Elles comprirent quand elles virent qu’un couple de jeune homme se tenait la main et se donnait un petit bisou furtif sur la bouche. Naomi se leva et voulut essayer de quoi. Elle marcha proche du vieil homme et ce dernier attira son attention.

     

    « Non mais voyez-vous ça ?! C’est pitoyable !

    - Qu’est-ce qui est pitoyable, Monsieur ?

    - ÇA ! (il pointa du doigt le couple d’homosexuel) C’est contre nature !

    - Qu’est-ce qui est contre nature ? continua Naomi sur le point de vouloir lui sauter à la gorge. Ils s’aiment, ils ont le droit.

    - Je ne blâme pas, mais ce n’est pas naturel. Dans la bible, ils disent que c’est une abomination.

    - (elle soupira) Écoutez mon cher monsieur, ici, nous ne sommes plus au 20e siècle, nous sommes au 21e siècle avec une nouvelle génération. On s’en fout de ce que la bible dit, c’est même elle qui a rabaissé la femme, vous imaginez ? Ils s’aiment, qu’est-ce que ça change pour vous que deux gens de même sexe s’aiment ?

    - Ils devraient aller se faire guérir ce n’est pas normal ! Que vont devenir les enfants s’ils sont élevés par deux mères ou deux pères ? Il y aura de la pédophilie ! »

     

    Naomi se mit une claque mentale sur le front.

     

    « Bande d’homophobe. Alors toi tu as vraiment grandis avec tes idéaux barbares, stupides et immatures. Regarde autour de toi, c’est toi qui n’es pas correcte ! Y a pleins de gens qui sont homos ou bis ici. Si tu n’aimes pas ce monde, tu ferais bien de t’y adapter. Et si ça ne te convient toujours pas, bouche-toi les oreilles et reste cloitré dans ta solitude avec tes idées homophobes. Et si ça non plus ça ne te convient pas...

    - Elle a raison, l’appuya un passant. Regardez ailleurs ou allez dans un autre centre d’achat si ça ne vous plait pas. »

     

    La cousine de Motoko partit se rasseoir à sa place et vola une croquette du MacDo à son amie en souriant. Alika leva le pouce, comme quoi elle était totalement d'accord avec son opinion. Le monsieur se leva et partit en continua de grimacer, dévisagé par les autres clients, humilié par Naomi.

     

    ♦ ♦ ♦ ☆ ♦ ♦ ♦

    C’est déjà la fin.

    J’espère que vous avez appréciez.

    Alika aurait-elle quelqu’un qui la garderait dans son cœur ou est-ce un bon ami tout court ? On verra... ^^ Quant aux trucs homophobes, j’ai bien aimé les répliques de Naomi x) Y a pas d’autres choses à dire.


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  • Chapitre 6

    CHAPITRE 6

    MALAISE

     

    Alika revint du centre d’achat, dans la soirée, et entra dans l’appartement. Balsa était assise sur le divan, Motoko couchée sur ses cuisses.

     

    « Ohayo, Oneesama.

    - Coucou Alika. Tu as fait de bons achats ?

    - Yep !

    - Tu t’es achetée quoi, je suis curieuse.

    - Deux brassières, des sous-vêtements, des bonbons, un livre, deux camisoles – débardeurs – pour mon cosplay Neko et même une jupe !

    - Beaucoup d’achats, cependant ne-

    - Dépense pas trop, je sais, ça devient bas sur ma carte. »

     

    Elle fila à sa chambre et dépaqueta le tout. Motoko se redressa soudainement et observa son amie dans les yeux.

     

    « J’ai oublié de te dire ça !

    - Quoi donc ? Quoi donc ?

    - J’ai envoyé mon CV pour travailler dans la Section 9 et je vais avoir mon entrevue demain !

    - La Section 9 ? C’est quoi déjà ?

    - C’est une organisation internationale, qui est en fait un réseau de lutte contre le terrorisme et de fonctionnement de l'unité anti-crime à la Commission nationale pour la sécurité publique. Ses agents sont autorisés à agir avec, ou sans, le consentement du gouvernement, car ils sont presque inconnus aux yeux du public. Ses membres sont parmi les meilleurs agents de cyberguerre dans le pays et par conséquent finissent généralement impliqués dans des affaires relatives à internet tels que le piratage et le cyberterrorisme.

    - Qu’est-ce que le cyber à avoir avec toi ?

    - Oh ? Tu ne savais pas ?

    - Quoi donc ?

    - Je suis à demi-cyborg.

    - Ah oui ! C'est vrai ! Désolée, j'ai la mémoire d'un poisson rouge.

    - Ça va. Je suis aussi plus lourde à cause de mes implants artificiels.

    - Et... qu’est-ce qui est cybernétique dans ton corps ?

    - Mon cœur et les muscles de mes jambes et de mes bras.

    - Mais le reste est humain ?

    - Oui. Tout comme toi et Alika. »

     

    Balsa poussa un cri de surprise quand elle sentit quelque chose de froid dans son dos.

     

    « De quoi vous parlez vous deux ? les accusa la plus jeune. J’ai entendu mon nom plusieurs fois.

    - On disait que t’étais une petite sœur qui avait bien mûri depuis son entrée au cégep.

    - Ah...

    - Au fait, pourquoi t’as les mains froides ?!

    - Crème glacée...

    - En hiver ?

    - Oui.

    - Soupe en été également, non ?

    - Oui. »

     

    La soirée se passa généralement bien, Motoko repartit en saluant ses amies. Elle entra dans sa voiture et démarra lorsqu’elle reçut un appel.

     

    « Moshi, moshiiiiiiii ? s’amusa-t-elle en décrochant.

    - Pitié Motoko, ne dit pas ça.

    - Je le fais à tout coup, Batou. Qu’est-ce qu’il y a ?

    - J’ai une nouvelle à t’annoncer.

    - Tu es enceinte ? blagua la cyborg.

    - Non, mais je veux savoir où tu es.

    - Chez Balsa-Chan et sa petite sœur. J’étais en train de partir.

    - Rejoins-moi.

    - Où ?

    - À un bar de stripteaser.

    - Pour vrai ?!

    - Oui.

    - Vrai, vrai, vrai, vrai, vrai ?

    - Oui.

    - (soupire) D’accord, alors je vais-

    - Non, pour vrai, je suis chez moi. Viens, c’est important.

    - D’accord... j’arrive. »

     

    Elle raccrocha et partit chez son ami Batou. Il l’accueillit et son chien de compagnie, un Basset Hound, au nom de Gaku, vint voir immédiatement la nouvelle arrivée qui le caressa sur la tête avant d’aller rejoindre son ami à la cuisine.

     

    « My god ! s’horrifia-t-elle.

    - Quoi ? s’enquit Batou.

    - Des canettes de bière partout, des vêtements çà et là, de la bouffe qui traine partout... vaisselle à moitié faite. Je comprends maintenant la raison de ton Céliba’.

    - Dois-je te rappeler que c’est toi qui as décidé de laisser tomber notre relation ?

    - Si, je m’en souviens, mais ce n’est pas ma faute. Je ne me sentais pas trop bien.

    - Tu as couché avec d’autres hommes sinon ?

    - Non, juste toi et Kuze... et deux femmes.

    - C’est vrai, tu es bisexuelle.

    - Et fière de l’être. Alors, de quoi voulais-tu me parler ? »

     

    Batou s’assit sur un des sofas et ouvrit une autre cane de bière.

     

    « Ça concernait l’envoie de mon CV dans la Section 9, fit-il.

    - Alors ? Accepté ?

    - Exactement ! Enfin... ils vont me faire passer l’entrevue et les tests. Si c’est réussi, ils me garderont une semaine, et si je réponds aux exigences demandées, je serai pris.

    - Moi j’ai mon entrevue demain.

    - Oh ! comme moi !

    - C’est vrai ?

    - Ouais, je suis sûr que tu seras choisie. T’es super forte, intelligente et tu es la plus douée.

    - Douée en quoi ?

    - Physiquement, tu es endurante, musclée... jolie également.

    - Merci des compliments, je n’oublierai pas.

    - Ah ! parce que tu oubliais ?

    - J’ai tellement de trucs en tête ces temps-ci.

    - Ouais... avec ce qui s’est passé avec ton ex-femme.

    - M’en parle pas ! s’irrita-t-elle. Pas pour le moment, en tout cas.

    - Désolé. »

     

    Un petit blanc s’imposa dans leur conversation et, finalement, le temps passa relativement vite alors qu’ils parlaient des fonctions de la Section 9, police de la sécurité publique.

     

    * * *

     

    Commencer à huit heures et ne partir qu’à dix-huit heures le soir, voilà ce que la plupart des étudiants devaient vivres les cinq jours durant la semaine au Cégep. Que les profs ne se demandent pas pourquoi deux ou trois élèves somnolent toujours en pleins cours, dorment même durant leur leçon ou prise de notes. Mais ce qui était le plus amusant, pour Alika, c’était de dessiner dans ses cours avec ses nouveaux marqueurs qui s’effaçaient. Elle en était encore toute épatée ! Quant à la cousine de Motoko, Naomi Kusanagi, c’était écrire en plein cours. Quand le prof, approchait, elle cachait sa feuille et faisait semblant de prendre des notes. Mais à ce cours-là, elle écrivait plus ou moins. Son chum, Fang Fang Huang, un jeune asiatique qui était d’une beauté incroyable, partageait le même cours qu’elle. La cause qui agaçait Naomi était fort simple : c’était son petit-ami et des filles essayaient parfois de lui prendre, ou même, lui jetaient des regards d’aguicheuses. En même temps, c’était légèrement compréhensible. Fang Fang avait un beau physique : il avait de longs cheveux bruns châtains qui descendaient à sa taille, de beaux yeux noisettes ambré et son visage avait de fins traits et il était toujours serein. Il était vraiment beau.

     

    « Arrête de leur renvoyer leur regard ! grogna Naomi.

    - Désolé. Mais je me sens trop fixé que je ne peux pas.

    - Je peux te débarrasser d’elles si tu veux.

    - Si tu veux... mais essaie que le professeur ne te vois pas.

    - T’inquiète. »

     

    Elle prit son efface et la sacrifia en la découpant en petits morceaux et les lança dès que l’une d’entre elles tournaient la tête vers son chum.

     

    « J’ai vraiment envie de leur mettre une baffe !

    - La violence n’est pas la meilleure solution, ma nymphe adorée.

    - Mais j’aime pas qu’on s’approprie du regard mon doudou à moi ! Ça fait un an et demi qu’on est ensembles.

    - Et ça ne changera pas.

    - Tant mieux, c’est ça que je veux conserver.

    - Tu es agressive aujourd’hui, sourit-il.

    - Tu trouves, doudou ?

    - Oui.

    - Bin, j’en ai marre moi de ces filles qui gloussent à chaque fois que ton regard croise le leur. Je voudrais bien les découper en morceaux et en faire une bouillie que je donnerais aux cochons ! »

     

    Fang Fang soupira et retourna à sa prise de notes. Naomi continua de lancer ses morceaux d’efface et toucha même une fille au front. Un fou rire faillit s’emparer d’elle et elle dut combattre toutes les envies de son corps de rire afin d’éviter le regard courroucé du professeur. Dès que le cours termina vers midi et demi, la jeune métisse s’accrocha au bras de son amoureux, comme un petit singe, signe d’avertissement à faire passer aux autres filles qui voulaient lui prendre. Son regard signifiait : « Pas touche, il est à moi déjà ! »

     

    À son second cours, Alika arriva dans sa classe de philosophie 101. Sa réaction fut telle, qu’elle en attira l’attention des quelques élèves ci-présents. Elle avait franchi la porte et avait reculé, l’air étonné. Elle regarda le numéro de la classe et l’allée dans laquelle elle se trouvait tout en observant son horaire dans son agenda. Le professeur arriva et la vit troublée.

     

    « Quelque chose ne va pas ?

    - C’est bien ici le cours de philosophie 101 ?

    - Oui. Je suis bien Gakai.

    - D’accord... »

     

    Alika rentra de nouveau dans le cours et adressa un regard qui voulait dire : « Mais tu fais quoi ici ?! » à sa sœur Balsa.

     

    « Le hasard a adonné.

    - Motoko n’est pas dans le même cours de philosophie que toi ?

    - Non, elle avait commencé à la session passée, moi c’est ma première.

    - Ah oui, c’est vrai. »

     

    Elle s’installa aux côtés de sa grande sœur puisqu’elle ne connaissait personne d’autre. Lorsque le prof prit les présences, il leur demanda si elles n’étaient pas des sœurs jumelles, ou justes des sœurs. Fièrement, Alika lui répondit que oui, elles étaient bel et bien des sœurs, et le début du cours commença avec comme sujet : « Comment était-ce possible que deux sœurs soient ensembles dans un même cours au cégep ? ».

     

    * * *

     

    Le trou horaire était une pause de trois heures, où personne n’avait de cours et pouvait faire des activités parascolaires, des travaux en équipe ou aller à leur club. Alika alla au club informatique continuer un travail. L’après-midi se passa sans encombre jusque vers dix-sept heures et quart. Elle ferma ses onglets et se leva.

     

    « Je vais y aller, déclara-t-elle.

    - D’accord, bye~, la saluèrent les autres amis du club. »

     

    Depuis un moment, elle avait mal au ventre. Non, ce n’était pas ses muscles, elle était capable de détecter les douleurs des courbatures, de la douleur des maux de ventre. Elle alla à la salle de bain, deux fois même, mais elle n’allait pas mieux. Dans sa cabine, après qu’elle se soit redressée, elle s’accota sur son manteau accroché au crochet avant de soupirer bruyamment. Elle se décida à sortir, se lava les mains et alla s’asseoir sur un des bancs coussins dans le couloir 1. Sans savoir pour quelle raison, elle sentit sa température corporelle montée d’un cran à un tel point qu’elle s’en essuya le front comme si elle avait couru. Elle retira également sa veste rose pâle qu’elle mit à terre. Elle voulait se lever pour aller au club informatique, mais elle se sentait de plus en plus mal. Elle décida de s’y rendre malgré tout. Motoko s’était branchée à un ordinateur. C’est à ce moment-là que la jeune étudiante entra dans le club. Alika fut prise de vertige, était étourdie et les couleurs étaient devenues plus clairs et sa vision était un peu floue.

     

    « Alika, ça va ? se renseigna Chagum.

    - Non... je ne me sens vraiment pas bien. »

     

    Il se leva et l’accompagna dans le couloir.

     

    « Viens, on va voir si l’infirmière est là. »

     

    Elle suivit son ami, mais s’arrêta et s’assit sur une chaise qui traînait. Elle déposa son manteau sur le sale plancher. Elle s’en foutait qu’il soit sale. Chagum revint, prit place sur l’autre chaise. La petite sœur de Balsa passa une main sur son visage et laissa échapper quelques larmes.

     

    « Je suis désolée... mais je ne me sens vraiment pas bien !

    - Mais ne soit pas désolée, tu n’as pas à l’être. »

     

    Il se rapprocha en trainant la chaise et prit Alika dans ses bras, sans aucune gêne et l’accota sur lui avant de passer une main dans sa nuque.

     

    « Tu as eu chaud ?

    - J’ai seulement une autre bouffée de chaleur...

    - Est-ce que tu veux des Advils® ?

    - Si ça peut aider.

    - Viens. »

     

    Ils se levèrent et filèrent à la case de son ami. Chagum lui demanda de l’attendre sur un banc, puis, une fois les médicaments donnés, il toucha à nouveau son dos.

     

    « Ta température semble s’être stabilisée (il toucha également son front). Encore un peu chaude, mais c’est moins pire que toute à l’heure. Tu avais mal ailleurs ?

    - Au cœur, j’avais mal au ventre, j’avais des vertiges... en ce moment, je me sens étourdie, et je me sens faible au niveau des jambes et j’ai envie de vomir...

    - Ton cœur battait-il fort ?

    - Je sais pas... un peu.

    - D’accord... tu veux texter à ta sœur ?

    - Lui dire de m’avertir quand elle terminera ?

    - Oui. Tu ne vas pas bien, je te dirai de la texter et de lui dire que tu veux partir.

    - Mais on doit attendre Motoko.

    - Texte-là également.

    - D’accord... t’es pas obligé de rester avec moi, tu peux retourner au club.

    - Mais non voyons ! Je vais rester avec toi.

    - Ah... justement, Motoko est au club d’info.

    - Je peux aller la chercher ! Je reviens, ne bouge pas.

    - Où veux-tu que j’aille avec mon mal de chien ?... »

     

    Il sourit et partit chercher la jeune cyborg.

    Balsa terminait son exercice en français lorsqu’elle reçut le texto de sa sœur. Intriguée, elle rangea ses choses et avait presqu’atteint la sortie lorsque Tanda attira son attention avec un regard interrogateur.

     

    « Tu pars déjà ?

    - Oui, Alika ne va pas bien.

    - Je vois, à demain !

    - Yep ! »

     

    Elle passa les trois portes battantes et retrouva Alika qui l’attendait sur un banc avec Motoko et Chagum. Balsa connaissait assez bien sa frangine pour voir qu’elle n’était pas dans son état normal.

     

    « Je me dépêche de prendre mes trucs et on part ! »

     

    La grande sœur qu’elle était couru – presque – à sa case, mit rapidement ses choses dans son sac, mit ses bottes à talons et enfila son manteau en un temps record avant de filer. Motoko marchait aux côtés de la jeune cégépienne.

     

    « Alika, accroches-toi à moi ou à Motoko, j’ai vraiment peur que tu t’évanouisses... t’as pas la même couleur non plus. »

     

    Sans broncher, Alika s’accrocha au premier bras qui apparut dans sa vision, soit, celui de Motoko et marcha jusqu’à la voiture de sa grande sœur. Motoko préféra s’installer en arrière, pour que Balsa conserve un œil sur sa plus petite.

     

    « Je vais fermer les yeux... me reposer, l’avertit-elle.

    - Fait comme bon te semble, je te réveillerai une fois qu’on sera arrivées. Si jamais tu as envie de vomir tente de m’avertir d’avance pour que je puisse arrêter.

    - D’accord. »

     

    Alors Alika ferma les yeux.

     

    « Qu’est-ce qui s’est passé ?

    - Elle ignore la cause, mais quand elle est venue au club, elle était vraiment blanche et pas dans son état naturel. Elle était chaude au niveau du visage et du cou également, quand j’ai vérifié son état avec Chagum.

    - Hum... (elle mit sa main dans le cou de sa sœur) Pourtant sa température semble normale.

    - Bin... Sa température est remontée, puis est redescendue. Ça a fait ça deux fois.

    - Quand on va arriver, je vais lui faire couler un bon bain et elle ira au lit.

    - Je pense que quand tu ne vas pas bien, tu penses à ton lit justement.

    - Le meilleur couple ever avec nous. (elle toucha également son front avec l’intérieur de son poignet)

    - Exactement.

    - Elle ne semble pas faire de la fièvre.

    - On regardera la cause plus tard.

    - Tu as surement raison. »

     

    Arrivées à leur appartement, Balsa examina minutieusement sa sœur, un peu comme leur mère défunte quand elle était plus jeune. Elle prit ses doigts entre ses mains et les observa.

     

    « Tu as fait de la peinture ?

    - Non...

    - Tu as froids ?

    - Un peu, mais c’est seulement quelques secondes entre ta voiture et la maison. Je n’ai pas pu avoir aussi froid en peu de temps.

    - Fais-moi voir tes pieds.

    - (elle retira ses bas et souleva lentement sa jambe) Voilà.

    - Ils sont froids également. Je vais te faire couler un bain, en attendant, va te reposer. Je te réveillerais quand il serait prêt.

    - D’accord. »

     

    Motoko se rapprocha de son amie et l’observa du cadre de porte de la salle de bain.

     

    « Comme dit avant : tu agis vraiment comme une mère.

    - Merci... je dois le prendre positivement ou... ?

    - Positivement, oui.

    - D’accord. Tu sais, ma petite sœur est spéciale... dans les deux sens. (Elle se pencha proche du bain, retroussa ses manches, appuya sur le bouchon pour bloquer la sortie d’évacuation et fit couler l’eau) Ce n’est pas quelqu’un qui va se lamenter de son état physique, elle va essayer de camoufler ses symptômes de sorte que personne ne voit qu’elle a mal. Mais en même temps, elle semble fragile, c’est une fille délicate, plus que moi en tout cas. Alors quand elle ne va pas bien, ça parait un peu...

    - Un peu ? Un peu beaucoup, rectifia Motoko.

    - Sûrement.

    - Ça ne dérange pas que je sois avec toi ?

    - Pas du tout.

    - Au fait, j’ai une question.

    - Vas-y.

    - Depuis combien de temps Chagum et Alika se connaissent ?

    - Depuis l’école primaire, la maternelle même. Je l’ai souvent gardé aussi quand ils étaient plus jeunes.

    - Je voulais savoir. Je me demandais s’ils sortaient ensembles. Ils s’entendent vraiment bien.

    - C’est vrai. Mais non, ils ne sont pas ensembles, enfin... pas à ma connaissance. Ma sœur n’a pas encore digérée ce que lui a fait son ex, alors elle ne veut plus être blessée, donc son céliba’ ne la dérange pas trop. Ou du moins je suppose.

    - Et toi, ton céliba’ te dérange-t-il ?

    - Parfois. Et toi ? Je te renvoie la même question.

    - Hum... pas encore. »

     

    Balsa alla réveiller sa petite sœur pour son bain et le reste de la soirée, Alika ne fit que dormir. Motoko et elle mangèrent de la soupe, soupe que la jeune étudiante ne mangea que deux heures plus tard, soit vers vingt-et-une heures. La cyborg reçut un texto de sa cousine, lui disant qu’elle passait dans le coin et qu’elle pouvait la ramener si elle le voulait.

     

    « On se voit prochainement, demain c’est Vendredi...

    - Et on fait l’amour ! rigola Balsa.

    - Exactement !... Bref, et j’ai aussi mon entrevue à la Section 9.

    - Oui. Bonne chance, ou plutôt... merde.

    - Merci. Et tu me donneras des nouvelles de ta sœur, ça m’inquiète.

    - Bien sûr.

    - Prends aussi rendez-vous avec votre médecin de famille. Des symptômes de ce genre ne sont pas à négliger.

    - J’en prendrai note. Soit prudente.

    - Merci ! »

     

    ♦ ♦ ♦ ☆ ♦ ♦ ♦

    Voilà la fin du chapitre 6 !

    J’espère que vous suivez toujours aussi bien, sinon, demandez ;) Et que ma fanfiction vous plait pareil, même si c’est ma première sur deux animes complètement différents.

    Pour vous aider, le malaise qu’Alika a eu, je me suis inspirée de moi-même. C’est ce que j’ai eu de je n’ai aucune idée de ce que j’ai ressenti ce soir-là. J’aime bien m’inspirer d’éléments réels de ma vie et compagnie. :P Ça fait plus réel.


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  • Chapitre 7

    CHAPITRE 7

    SECTION 9

     

    Motoko revint chez elle et remercia sa cousine Naomi. Elle déposa ses choses dans l’entrée de son appartement et retira ses souliers à talon haut qui commençaient vraiment à la faire souffrir. Elle observa son cellulaire, puis alla sur son ordinateur portable pour faire ce qu’elle aimait le plus : pirater des sites internet. Que ce soit le mot de passe ou autre, elle était l’une des plus douées pour ça. La Section 9 était réputée pour être de très bons pirateurs et ainsi arrêter les cybercriminelles qui tenteraient de mettre le désordre sur le net. Elle fit ses études tout en mangeant ses nouilles ramens instantanées avant d’aller prendre sa douche, de regarder la télévision et d’aller au lit.

     

    Motoko se réveilla en sursaut : son cellulaire avait sonné sur la tête de son lit, lui annonçant qu’elle avait reçu un nouveau texto de son ami Batou, vers cinq heures du matin, concernant la Section 9. Il ne dort pas à cette heure-là ? pensa-t-elle. Elle lui répondit, remonta sa couverture par-dessus sa poitrine avant de recaler sa tête sur son oreiller moelleux.  Son cellulaire sonna à nouveau. Je viens te chercher ? lui avait-il demandé. Elle se redressa : Pourquoi pas ? À quelle heure viendras-tu ? Puis, elle posa les pieds sur son tapis de fausse fourrure blanche, se leva à contre cœur. Elle jeta un coup d’œil sur l’écran de l’appareil intelligent qui sonna encore : Vers six heures et demie. Motoko ne répondit qu’un simple okay et fila à la salle de bain. Elle sourit en se regardant dans le miroir, avant de plonger son visage dans l’eau froide du l’évier pour se réveiller d’aplomb. Une fois terminé, elle se dirigea droit vers sa garde-robe. Elle se demandait quels vêtements porter cette journée-là pour entrer dans la Section 9. Elle avait de beaux chandails, des tonnes de camisoles - débardeurs - ainsi que des vestes en cuir, mais elle ne savait quoi porter ni quels morceaux choisir.

     

    Finalement, sa main se posa sur une pièce de vêtement mauve pâle sans bretelles qui se mettait comme un maillot de bain une pièce. Elle trouva des pantalons skinny noirs en cuir et mit une veste du même tissu. La cyborg enfila des gants sans doigts, mit son portefeuille dans ses poches et prit sa pochette qui renfermait toutes ses informations ainsi que son CV. Pour déjeuner, elle mangea du riz provenant de ses restants.  Je force toujours ma petite sœur à manger le matin, lui avait confié Balsa, c’est important de déjeuner et même ma sœur le rétorque à ses amis de manger le matin. Motoko déposa son bol dans l’évier en pensant à son amie, et brossa ses dents. Il était six heures pile. Elle alla un peu sur son ordi, histoire de regarder ses news, avant de le fermer et de le mettre dans son sac. Batou se stationna en face de chez elle.

     

    « Hello beauté, la salua-t-il.

    - Salut.

    - Prête pour aujourd’hui ?

    - Oui.

    - Pas stressée ?

    - À t’entendre parler, je dirais plus que c’est toi qui stress.

    - Pfff... même pas vrai !

    - Oh si. Tu me connais trop bien en matière de stress, je stress presque pas.

    - Mais tu stress même pas un peu ?

    - Non.

    - Même pas rien qu’un mini peu ?

    - Sans façon. Soyons clair, net et concis : non je ne stress pas pour un cent. »

     

    Ils se stationnèrent devant une bâtisse plus ou moins énorme. Les portes automatiques s’ouvrirent et ils se dirigèrent vers l’ascenseur. Ils attendirent, sans parler, durant que l’appareil mécanique était en marche. Dès que la cage d’ascenseur s’arrêta, Motoko eut un court vertige, comme à son habitude. Les portes s’ouvrirent sur un grand étage luxueux, bien meublé, rangé. Ils avancèrent vers la réceptionniste et celle-ci les conduisit vers leur embaucheur. Le vieil homme avait les cheveux gris, quelques rides aux coins des yeux et il avait l’air sympathique.

     

    « Vous êtes les premiers à être arrivés, répondit le vieil homme. Mais pour plus de connaissance, je m’appelle Daisuke Aramaki.

    - Motoko Kusanagi.

    - Batou Buttetsu.

    - Enchanté. (il serra leur deux mains chacun leur tour) Je vais vous faire passer l’entrevue, puis, si vous avez les compétences comme dites dans votre lettre de présentation et dans vos CV, vous serez choisi et aurez une séance d’essai dans la Section 9. Je vais commencer par Mademoiselle Kusanagi. »

     

    Motoko le suivit jusqu’à la salle d’entretiens et s’assit sur la chaise assignée.

     

    « Motoko Kusanagi.

    - C’est bien moi.

    - C’est bien prononcé ?

    - Oui.

    - Comment allez-vous ?

    - Je vais bien merci.

    - Pas stressée, nerveuse ?

    - Pas du tout.

    - C’est bien. Quel âge avez-vous ?

    - Vingt-trois ans.

    - D’accord. Alors voilà, j’ai reçu votre CV et votre lettre de présentation. Observons cela ensembles.

    - Avec joie.

    - Donc... j’ai bien lu que vous aviez pas mal d’expérience dans l’informatique, notamment comment activer des pares feux et les désactivés. C’est exactement ce que fait la Section 9 pour avoir des informations sur des criminels.

    - Oui.

    - Également, vous étudiez toujours au Cégep en technique policière.

    - Oui, j’ai eu quelques complications qui ont fait en sorte que je suis toujours au Cégep, mais ça me plait.

    - Et je suppose que vous savez bien maîtriser les armes à feu ?

    - J’adore les armes à feu, et je vais dans un endroit spécial pour m’entrainer de temps en temps.

    - Vous sentez-vous à l’aise de tenir un révolver dans vos mains ?

    - Très à l’aise.

    - Il est également mentionné que vous êtes cyborg à demi selon votre constitution physique.

    - C’est exacte.

    - Il y a pas mal de cyborg dans la Section 9, surtout pour se connecter avec les prises dans la nuque.

    - Je suis au courant.

    - Motoko Kusanagi, si j’aurai à me renseigner auprès de vos amis, de vos derniers superviseurs, comment vous décriraient-ils ?

    - Fiable, travaillante... quelque peu exigeante, de temps en temps froide et détachée... très autoritaire à ce qu’il paraitrait. On me surnomme même "Major" dans mes camarades.

    - Je vois que vous semblez très sûre de vos réponses, et c’est très bien. Et si vous auriez à travailler en équipe, comment agissez-vous normalement ? Seriez-vous celle qui mène le groupe ou au contraire, le suivrait ?

    - Je suis celle qui mène normalement le groupe. Je suis assez directe dans mes ordres et je n’aime pas qu’ils soient remis en question... il paraitrait même que j’en effraie quelques-uns. »

     

    Daisuke prit des notes en souriant.

     

    « J’ai beaucoup de gens à passer en entrevue ces derniers temps, mais si j’aurai à en choisir pour reformer la Section 9, pourquoi devrais-je plus vous prendre qu’un autre ?

    - Hé bin, premièrement, la Section 9 est une équipe spécialisée dans le cybercrime et il y a beaucoup de cyborg comme vous le dites. Également, lorsque tout le monde panique dans une situation de crise, je suis celle qui stop tous les gens qui paniquent comme des poules sans tête d’un ton très autoritaire. Je sais conserver mon sang-froid, je ne me laisse pas intimidée, et je sais maîtriser n’importe quelle arme à feu.

    - Même ceux qui ont des tirs très précis et un détecteur sensible ?

    - Oui.

    - Bien, je vais vous mettre en situation : admettons que vous marchez dans le centre-ville, dehors, avec votre petit-copain ou des amies et que soudainement, un bâtiment explose. Il y a un blessé, trois morts et des gens affolés qui crient partout. Que feriez-vous ?

    - Je me dirigerai sur le lieu de l’explosion, je demanderai également de l’aide pour calmer ces gens, libérer la place de gens qui gênent le passage. Je vérifierai l’état du passant, blessé, avant d’appeler les renforts et d’observer les dégâts avant de me mettre en action. Ce qui signifie presqu’agir en tant que future policière.

    - Hé bien, Mademoiselle Motoko Kusanagi, c’est la fin de votre entrevue. Je vais vous rappelez si vous êtes choisie. Il nous fera plaisir d’avoir quelqu’un comme vous dans notre Section 9.

    - Merci beaucoup ! »

     

    Ils se serrèrent la main et elle ressortit. Daisuke demanda Batou à son tour, et la cyborg décida d’aller attendre dans la voiture. Au fond d’elle, elle savait exactement qu’elle serait choisie. Aucun doute, aucune crainte. Vingt minutes plus tard, Batou ressortit, aussi convaincu qu’elle.

     

    « Comment ça s’est passé ? se renseigna-t-il.

    - Bien et toi ?

    - Pas mal, j’aime bien le Singe.

    - Et voilà que tu lui trouves déjà un surnom, soupira-t-elle en attachant sa ceinture de sécurité.

    - Bin quoi ?

    - Non, rien. Allez, démarre.

    - Oui Major. »

     

    Dans les deux jours qui suivirent, Motoko fut rappelée comme quoi elle avait été choisie, de même pour Batou. Dès leur première journée d’entrainement, ils se surprirent eux-mêmes en voyant que leurs autres amis, Pazu, Saito, Borma et Togusa avait également été choisis. Par la suite, ils se virent attribuer un mentor qui allait les entrainer et les aider à comprendre le fonctionnement de la Section 9. Le mentor de Motoko se prénommait Atsuko Tanaka. Elle était aussi sérieuse qu’elle.

     

    « Mais appelles-moi "Major", suis-je clair ?

    - Majo... compris.

    - Je suis le Major présente de la Section 9 pour le moment. Si on t’a mis avec moi, c’est pour voir si tu auras autant de cran que moi... et si tu en vaux la peine. Voici la salle d’entrainement pour les tirs.

    - C’est bien.

    - Et là, c’est où nous entreposons nos tanks.

    - Des tanks, hum ? On aurait des araignées bleues à quatre pattes... personnellement.

    - Attention, ils peuvent t’entendre, sois polie avec eux.

    - D’accord...

    - Shosa ! (Major en japonais) s’exclama une de ces machines. De nouvelles recrues ?!

    - Oui, ce sont des bleus comme on dit. La Section 9 a besoin de nouveaux membres pour remplacer les anciens, ci présents. »

     

    Une question traversa la tête de Motoko, mais elle se retint de lui demander. Au lieu, la visite continua. Elles entrèrent dans une salle adjacente où se trouvait des tas d’armes à feu, toutes de tailles différentes.

     

    « Tu en auras besoin et il faut t’habituer au poids.

    - J’y suis habituée.

    - Même de gros appareil comme le Seburo Sniper Rifle : 50 BMG rifle ?

    - Je serai capable, je suis cyborg également.

    - C’est bon, maintenant, je te passe un Seburo M5 (elle prit le révolver à main et lui lança) ce sera ton meilleur ami. Il te suivra durant toute ta journée d’essai, tes journées d’entrainements et si tu es assez compétente, dans ton métier ici.

    - Oh, c’est vrai ?

    - Oui. Maintenant, il faut un étui pour le porter que tu vas devoir attacher dans le bas de ton dos, soit, dans le milieu de ton dos si tu es souple.

    - Évidemment que je suis souple. »

     

    Son mentor l’aida  à mettre son étui et lui montra la façon de dégainer son arme à feu, mais Motoko fut capable seule. Une fois dans l’ascenseur, elles attendirent en silence que l’appareil mécanique arrive jusqu’au rez-de-chaussée. C’est alors que la jeune cyborg se mit à philosopher.

     

    « Senpai ?

    - Oui ?

    - Puis-je vous poser une question, oserais-je dire, philosophique ?

    - Allez, vas-y.

    - Pour un cyborg totalement cybernétique, il n’y a que son cerveau d’humain... alors, dites-moi, qu’est-ce que le ghost ? Qu’est-ce que la conscience ? Le ghost est-il une forme de conscience ?

    - En fait, ça dépend beaucoup de l'approche qu'on prend pour aborder ce sujet. Pour quelqu'un de croyant, la conscience/l'âme est quelque chose d'immatérielle, mais qui existe bel et bien et qui quitte notre corps une fois que celui-ci meurt. Quelqu’un de moins croyant et de plus rationnel dirait que c'est l’ensemble des signaux électriques/réactions chimiques qui forment nos pensées/émotions. Mais on peut alors se demander si cette définition-là s'applique aussi aux animaux, eux aussi ont ce genre de cerveaux-là. Mais est-ce que les animaux plus primitifs – moins proches de l'homme – ont une nécessairement une conscience ? Est-ce que la conscience, c'est juste les réactions électriques/chimiques ?

    - ... Hum...

    - La plupart des animaux primitifs obéissent strictement à leurs instincts. D'après moi, pour qu'un être vivant puisse être désigné comme ayant une conscience, la condition principale, c'est qu'il soit conscient de lui-même. »

     

    Le temps de réfléchir à la réponse de son mentor, elles étaient déjà arrivées au rez-de-chaussée.

     

    « Je vous répondrais prochainement, sourit Motoko, un peu prise dans ses pensées. D’ailleurs, où va-t-on ?

    - Faire une ronde.

    - Ah bon ?

    - Oui, allez, suis-moi Motoko-San. »

     

    Elle suivit sans trop se poser de question et elles firent une ronde dans la ville. Ce qui était censé être une patrouille normale, changea subitement. Une jeune femme se fit attaquer par un homme tenant un révolver et il menaçait les autorités de la tuer s’ils osaient s’approcher.

     

    « Tiens, Motoko, voici ta première mission.

    - Hein ?! Ce n’était pas une patrouille ordinaire ?

    - Ne remets pas mes ordres en question, allez ! C’est le temps de faire tes preuves !

    - D’accord, Shosa ! »

     

    Motoko débarqua et ordonna à tous les passants de se mettre à l’abri. Elle se plaça aux côtés des policiers et dégaina son Seburo M5. Le policier rata le criminel de son premier tir, mais le second le toucha à l’épaule et ce dernier s’enfuit en sautant sur les faces des énormes immeubles. Il a un corps cybernétique intégral ! comprit-elle. Si seulement je l’étais... pourrais-je ? Tiens... pourquoi pas ?! Elle se mit à courir à son tour même si son Senpai, qui aidait la jeune victime, la rappelait à l’ordre. Son exploit la laissa autant surprise que les autorités et les passants. Elle arriva à imiter parfaitement les mouvements qu’avait faits le criminel : sauter entre les immeubles tout en formant un zig-zag, et elle le retrouva en train de poser une bombe sur un bâtiment. Elle resta à l’écart, un pied sur le bord du toit de l’immeuble, totalement immobile. Seuls ses cheveux mauves bougeaient dans le vent. Il se retourna pour vérifier ses arrières et reposa à nouveau son regard sur son travail. Motoko chargea son révolver et se laissa tomber de son perchoir avant d’atterrir sur une plaque de métal, en petit bonhomme. Il se retourna, mais ne vit que la jeune cyborg foncer droit sur lui, son révolver en main. Il sortit son arme à feu, tira trois coups en sa direction et la manqua. Au lieu, elle fit un salto-avant, tendu, mis son premier coup de pied sur le bras gauche de l’homme qui servait à le protéger au niveau du visage, puis son second pied atterrit en plein sur sa joue. Elle se donna une poussée pour faire un back-flip arrière. Un tir du criminel partit, mais ne la toucha pas. Il se reprit et s’enfuit sur un autre building. Motoko se plaça sur une plateforme, s’accroupie et se concentra sur son tir. Elle le toucha à la cheville, puis sauta en faisant une culbute avant en plein vol. Elle posa son pied gauche sur son bras droit pour immobiliser son arme.

     

    « Tu es un poulet ?! vociféra l’homme. Aucune justice n’existe en ce monde...

    - Si tu n’aimes pas ce monde, tu ferais bien de t’y adapter. Et si ça ne te convient toujours pas, bouche-toi les oreilles et reste cloitré dans ta solitude. Et si ça non plus ça ne te convient pas... (elle appuya son révolver sur sa tempe et se prépara)

    - Kusanagi-San, résonna la voix de Batou dans sa tête. Tu passes sous les caméras des autorités et tout le monde a vu ce que tu as fait. »

     

    Motoko changea de visage un court instant et décida de conserver son regard neutre et sérieux. Un hélicoptère arriva et son patron l’observait avec son Senpai.

     

    « J’ai désobéi je crois... mais...

    - Beau travail ! déclara Atsuko. Ta première mission à vie et tu fais déjà une prise deux coups ! »

     

    Elle ne libéra le criminel que lorsque les autres policiers se chargèrent de le prendre en main. Alors qu’ils retournaient à la Section 9 en voiture, elle ne dit rien et se contenta d’observer par la fenêtre. Revenue à l’établissement, elle s’assit en face de Daisuke, dans son bureau. Aucune émotion n’apparaissait sur son visage de jeune femme.

     

    « Sais-tu pourquoi tu es ici ?

    - ... Sûrement pour être renvo-

    - Tu as déjà montré que tu étais apte à gérer une situation de crise mais en plus, tu as été capable d’arrêter un criminel alors que tu n’avais jamais fait de mission de ce genre. As-tu eu peur ?

    - Non, j’étais absorbée par sa capture. Je me suis demandée jusqu’où mes membres cybernétiques pouvaient m’emmener. Quelles étaient leurs limites. »

     

    Son Senpai Atsuko arriva proche de leur patron et l’observa, aussi neutre qu’elle.

     

    « Au vu ce que tu as fait aujourd’hui, nous avons pensé te tester encore un peu plus, dit-elle, et si tu es vraiment digne de ce titre, tu deviendrais sûrement le prochain Major de cette section d’ici quatre ans.

    - Vraiment ?! Vous êtes sérieux ?!

    - Oui. Bienvenue dans la Section 9. »

     

    Motoko se retint de crier sa joie au monde entier. À la place, elle sortit plutôt sa philosophie.

     

    « J’ai pensé à ce que vous m’avez dit, Atsuko-Senpai. Concernant la conscience.

    - Aller, dis.

    - D'une part, je dirais qu'on se parle à nous même quand on réfléchit, mais aussi, pourquoi entendons-nous notre voix ? D'où provient-elle elle-même ? Vient-elle du cerveau, une partie du cerveau ? Ou bien est-elle comme ça, dans notre tête sans emplacement fixe ?

    - Ainsi tu philosophes comme les membres de la Section 9, sourit Daisuke. Je sens que tu te sentiras très bien ici. J'aime ton exemple de se parler dans sa tête. La question que je me pose c'est : quand est-ce que l'être humain, dans son évolution, a commencé à "entendre" sa voix dans sa tête ? À tailler sa première pierre pour se faire une pointe ? Est-ce que c'est là que la conscience "commence" ? Est-ce à partir du moment où on est capable d'utiliser notre cerveau pour faire et contrôler autre chose que nos instincts primitifs ?

    - Vos Tachikomas, dit Motoko. Ils sont artificiels, mais ils sont au courant de leur situation et recherche une forme d'individualité qui leur permettrait d'être uniques en leur genre. Ce qui m'a toujours intrigué avec les robots qui développent une conscience par eux-mêmes, c'est si une telle "prise de conscience" est possible dans les "paramètres"... ou plutôt : dans la programmation du robot. Dans le sens de : comment est-ce qu'un robot pourrait être capable d'introspection quand tout ce qu'on lui "donne" c'est la capacité d'examiner le monde qui l'entoure avec strictement les outils/senseurs qu'il a à sa disposition ?

    - Si le robot à la capacité d'enregistrer d'autre information que celle qu'on lui a données au départ, alors oui, il pourrait surement changer "d'avis". Tu philosophes bien.

    - Merci du compliment. Avant de partir, j’aimerai vous demander quelque chose...

    - Oui ?

    - Vais-je passer à la télévision avec ce que j’ai fait aujourd’hui ? Je n’ai pas envie de me retrouver avec des paparazzis après les baskets, sourit Motoko.

    - Non. Tout était prévu.

    - Hein ?!

    - Une mise en situation parfaite. Et tu as réussi. Rare sont les bleus qui réussis d’un seul coup. Je dirais même que tu es la première de l’histoire de la Section 9. »

     

    Elle se leva, sourit, les salua et repartit chez elle avec Batou.

     

    «Tu as déjà passé le test !

    - Je sais.

    - ... Tu sembles songeuse, à quoi penses-tu ?

    - ... Aux trois lois de la robotique concernant les Tachikomas.

    - Tu philosophes encore ?

    - Ouais... Est-ce que les trois lois de la robotique s’imposent également aux cyborgs, tu crois ?

    - ...Bin, En fait, je crois que pour nous, les cyborgs en général, les trois lois ne sont pas nécessaires, parce que nous avons un ghost (conscience).

    - Est-ce que la moralité pourrait être un signe de conscience ?

    - Eh... Les robots ont besoin des trois lois parce que c'est impossible pour eux de faire l'expérience des concepts de "bien" et de "mal". Mais un cyborg, oui.

    - Alors, comme les cyborgs peuvent se connecter entre eux pour se "transférer" des données, est-ce qu'il serait possible de forcer un cyborg à obéir aux trois lois en lui uploadant un programme dans son cerveau ?

    - C'est une bonne question. Peut-être que oui...

    - Et si c'est le cas, son ghost lui murmurera peut-être qu'il peut toujours être capable d'utiliser sa conscience pour réagir. Pourrait-il tenter de bloquer cette sorte de logiciel dans le cerveau ? Un peu comme les êtres humains tiens ! Lorsqu'ils ne veulent pas admettre ou penser quelque chose qui les rende mal à l'aise, ils bloquent cette information et n'y touchent plus jusqu'à ce que quelqu'un vienne leur rappeler...

    - C’est bien réfléchit. »

     

    Ils s’arrêtèrent devant la demeure de Motoko, arrêtant leur philosophie là.

     

    « Au fait... Togusa ne te l’a pas dit ?

    - Hein ? De quoi ? J’ai manqué quelque chose ?

    - Bin... il va devenir Papa.

    - QUOI ?!

    - Oui, oui. Il va être papa. Sa blonde est enceinte depuis quelques semaines.

    - Oh ! mais c’est super ça ! Je vais aller le taquiner au cégep !

    - ... Tu peux essayer.

    - T’inquiète. So’, à demain !

    - Ouais ! »

     

    ♦ ♦ ♦ ☆ ♦ ♦ ♦

    Fini le chapitre 7 qui m’a donné un peu de mal pour continuer.

    Alors je remercie les entrevues que j’ai eu pour avoir bien garnis celle de Motoko x) je crois que ce sont à peu près les mêmes questions qu’une vraie entrevue. Quant à la scène où Motoko arrête le criminel, je me suis inspirée du tout premier épisode de l’anime Ghost in the Shell :)

    Dédicace à mon ami qui me ramenait durant les trajets entre le cégep et le retour à la maison pour le discours philosophique ! À vous de vous questionner maintenant hahahaha !


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  • Chapitre 8

    CHAPITRE 8

    DUR, DUR LA MI-SESSION,

    L’AMOUR D’UNE GRANDE SŒUR

     

    Trois semaines passèrent depuis que Balsa avait rencontré Motoko. Elles étaient devenues de très bonnes amies. Leurs cours étaient divertissants, étant donné que Batou, Togusa, Saito, Pazu, Ishikawa et Borma les suivaient dans leurs classes et qu’ils étaient reconnus comme « la gang » qui se tenait toujours dans les derniers bureaux, au fin fond des classes.

     

    « Je ne me rappelle pas avoir eu autant de plaisir avec vous autre dans les cours ! s’égaya Saito.

    - C’est vrai que c’est divertissant. J’aime notre gang, approuva Balsa.

    - Il n’y a que deux femmes dans notre gang, mais elles sont toutes les deux de vrais garçons manquées, informa Togusa.

    - Mais Balsa est vraiment sœur poule avec Alika, ajouta Motoko.

    - Et bientôt, il y aura un futur papa, sourit Balsa à son tour. Dis-moi Togusa, elle est toujours aux études ta petite-amie ?

    - Ma blonde ?

    - Oui.

    - Non, elle travaille. Elle a terminé ses études.

    - Tu as quel âge ?

    - J’ai vingt-et-un an.

    - Comme Tanda ! »

     

    Alors que Motoko allait vers la salle de bain, elle croisa Alika.

     

    « Ali’ ! »

     

    L’interpellée tourna la tête et sourit en voyant l’amie de sa sœur.

     

    « Motoko.

    - Ça va bien ?

    - M’ouais... »

     

    Il y avait quelque chose d’étrange dans sa voix et son magnifique sourire s’effaça.

     

    « Es-tu sûre que ça va ? répéta la jeune cyborg.

    - Oui, ne t’en fais pas. Pourquoi veux-tu savoir ce qu’il y a avec moi ? demanda-t-elle en la regardant d’un regard narquois.

    - Parce que tu ne sembles pas bien aller depuis un temps.

    - Ça ne sert à rien de parler de mes problèmes aux autres, la rassura-t-elle d’une attitude qui ne lui ressemblait pas. Ça ne ferait qu’ennuyer les autres et emmener les jugements inutiles et débiles. »

     

    Soudain, Motoko prit solidement Alika par les épaules, la força à rester immobile et la fixa droit dans les yeux. Si intensément, profondément, que la petite cégépienne sourit un instant de gêne et détourna le regard, intimidée.

     

    « Alika... Je n’ai probablement pas beaucoup d’amis, mais quand j’en ai des vrais, des sincères, je prends soin d’eux comme la prunelle de mes yeux. TU es importante pour moi. TU fais partis de mes meilleurs amis, bien que tu sois plus jeune que moi. Tu es altruiste, tu fais passer les autres avant toi-même... Mais, TOI, prends-tu seulement le temps de t’écouter ? »

     

    Un bref moment de silence. Les yeux d’Alika s’embuèrent de larmes, bien qu’elle se retienne de pleurer.

     

    « Est-ce que seulement... tu te confies de tout ce qui te pèse sur le cœur à tes amies ?

    - Non... avoua Alika. Plus maintenant... Il n’y a que ma sœur à qui je me confie.

    - Pourquoi ? »

     

    La jeune Cégepienne ne répondit pas et fondit en larmes avant d’être attirée contre le corps de son amie qui murmura « Ça va aller... » et elles filèrent à la salle de bain.

     

    « Je ne voulais pas pleurer au Cégep... mais je me sens affreusement seule. Je ne sais pas ce que j’ai...

    - Qu’est-ce qui se passe, Alika ?

    - Je me sens pas bien au Cégep.

    - De quelles manières ? Amis, notes, sport... ?

    - Tout ! Je suis perdue, je craque ! J’ai envie de lâcher le Cégep ! J’ai l’impression que tout le monde est contre moi... que mes efforts ne sont pas vus...

    - Pourquoi ?

    - Je coule cinq cours sur huit ! Je n’arrive pas à faire monter ma note en français, elle fait le cas inverse : j’ai beau me forcer, je baisse ! En chanson et poésie, j’ai l’impression que le prof m’a pris en dégoût, tout ce que je fais n’est pas bien ! »

     

    Alika se mit à pleurer en s’excusant d’être aussi sensible et qu’elle n’avait pas les nerfs aussi solide et robuste que sa sœur.

     

    « Il n’y a aucune honte à pleurer...

    - Mais... mes cours que j’échoue... je gaspille l’argent que ma sœur a mis dans mes études...

    - Ta sœur paie tes cours au cégep ?

    - Ma session... oui. Et je culpabilise de lui demander de l’argent, je veux dire, qu’elle utilise son argent pour me faire vivre avec elle !

    - ... Pour le moment, écoute ce que j’ai à te dire. Pour une fois, ce ne sera pas ta grande sœur qui te réprimande ton attitude, mais bien une amie qui voit d’un œil différent ta réalité. »

     

    Elle tourna les yeux, évitant le regard perçant de Motoko.

     

    « Ne détourne pas les yeux, regardes-moi (elle prit le visage fin et fragile de son amie qui était presque le même que celui de Balsa, Motoko en fut presque troublée tant leur ressemblance était frappante)... regarde-moi s’il te plait. (la jeune cégépienne l’observa un court instant) Balsa m’a dit que quand tu commençais quelque chose, tu le terminais toujours, pas vrai ? Tu ne ressens pas ce sentiment de satisfaction quand tu ne termines pas ce que tu as entamé, vrai ?

    - Oui...

    - Est-ce que tu abandonnerais une fiction que tu as commencé, que tu as mis tous tes efforts dessus pour en arriver-là ? Est-ce que tu la jetterais aux poubelles parce que quelqu’un ne l’aime pas et la critique négativement ? parce que tu continues de faire des fautes d’orthographes peu importe les efforts fournis, tu jetterais la fiction sur laquelle tu as travaillé si dur ?

    - ... Non, je pense...

    - Tu vois. C’est comme le cégep. Tu as travaillé dur pour en arriver-là. Il y a des choses qui ne vont pas bien, même si tu fais des efforts, qu’importe il y aura toujours un pépin dans la chair de la pomme.

    - D’une orange ça serait mieux.

    - Orange... si tu préfères. Ne lâche pas le Cégep, même si c’est dur. On est là pour t’épauler, tu as des amis qui vont te soutenir, on va t’aider et on va trouver des solutions à tes problèmes. Je te sais anxieuse, le moindre petit accrochage peut te faire paniquer de temps en temps. Mais saches que tu n’es pas seule et je suis là, avec Balsa. Alors s’il te plait... laisse-nous t’aider et t’offrir l’aide que tu as besoin. D’accord ? Tu vas tomber, tu vas avoir mal, tu vas être à terre, mais on va te relever, qu’importe ce qui se passe, on va te redresser, Balsa, moi et mes amis. »

     

    Veut, veut pas, les yeux d’Alika s’étaient de nouveau embués de larmes, grosses larmes qui coulèrent sur ses joues sans pouvoir s’arrêter. Elle était comme ça, elle ne pouvait pas les retenir et ça aidait son corps à aller mieux. Motoko sourit et la prit de nouveau dans ses bras.

     

    « Jurée, on va faire de notre mieux possible pour t’aider. Ne perds pas espoir, d’accords ?

    - D’accord... merci...

    - Mais de rien voyons. C’est fait pour ça des amis. »

     

    * * *

     

    « Ba-Chan ! résonna la voix de Motoko dans les couloirs.

    - ‘Toko-Chan ? s’aperçût Balsa en se retournant.

    - Yataaa ! »

     

    La cyborg sauta réellement sur son amie, qui en perdit l’équilibre et tomba à terre, avec elle, en échappant son cahier et ses coffres à crayons.

     

    « Maudit qu’tu m’as manquée !

    - Une journée seulement s’est écoulée... rectifia Balsa en se redressant.

    - Roohhh, t’es trop rationnelle.

    - Désolée.

    - Mais tu m’as manquée pareil !

    - Hé hé. Tu voulais me dire de quoi ?

    - Oui.

    - Vas-y.

    - Où va Alika cette après-midi ?

    - Elle va être avec Chagum, pourquoi ?

    - On peut aller magasiner ?

    - Ensembles ?

    - Oui. On se libèrerait de la pression qui obstrue nos pensées et nous empêches de bien réfléchir. Tu en dis quoi ?

    - Ça ne me dérange pas. C’est quand t’es prête.

    - Vers 13h00, ça va ?

    - Parfait ! »

     

    * * *

     

    Au centre d’achat, elles allèrent dans une boutique de lingeries fines et de pyjama, La Senza, passèrent chez Garage et pleins d’autres magasins, tels qu’un magasin de livre, d’étuis à cellulaire, de confiserie pour finir dans l’aire de restauration. Pour la guider, de temps en temps, Motoko prenait la main de son amie. Mais à ce moment précis, une nouvelle sensation prit possession de son être. Une sensation douce et agréable qui faisait chavirer son cœur. Elles se prirent des Sushi et mangèrent avec bon appétit.

     

    « Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant magasiné, confia Motoko en buvant son jus. Surtout avec une amie.

    - Moi aussi, ça faisait un bail que je n’avais pas magasiné pour moi.

    - Tu payais les choses de ta sœur ? »

     

    Balsa leva son regard brun chocolat vers son amie, surprise.

     

    « T’es au courant de ça ?

    - Hmmm-hmmm... (elle acquiesça en hochant positivement la tête)

    - Comment ça se fait ?

    - J’ai parlé à ta sœur aujourd’hui. Est-ce que tu as remarqué de quoi dans son attitude ? Un changement quelconque ?

    - Non, pas vraiment. Ces temps-ci, elle est plutôt dans sa bulle. Elle t’a dit quelque chose que j’ignorais ?

    - Elle coulait cinq cours sur huit, elle a l’impression que tous ses amis sont contre elle, elle a envie de lâcher le cégep peu importe les efforts qu’elle y mettait et se sentait coupable que tu dépenses de l’argent pour elle. »

     

    Balsa soupira et chipota dans son assiette de sushis.

     

    « Je me demande si elle se rend compte que je l’aime beaucoup.

    - Moi, je suis sûre qu’elle s’en rend compte. Sinon, elle ne culpabiliserait pas autant que ça.

    - C’est vrai, mais, tu sais, je le fais pour elle, certes par amour de grande sœur, mais... c’est ma façon à moi de me sentir vivante et importante. Un vide à combler qu’une personne qui était là au départ dans ma vie n’a pas su combler en moi, et surtout en elle. Je paie nos études parce que je veux qu’elle réussisse sa vie, qu’importe même si elle échoue ou qu’elle doit prendre une session supplémentaire.

    - Tu veux à tout prix qu’elle réussisse ses études ?

    - Ses échecs ne me dérangent pas, ils dérangent à elle. Je sais qu’elle fait de son mieux possible, et elle ne peut pas faire plus que son possible. Mais travailler au salaire minimum toute sa vie n’est pas une option qui me réjouit.

    - Ta sœur travaille ?

    - Elle travaillait, mais il n’y avait plus assez de job pour continuer, alors on peut dire qu’elle ne travaille plus. Ouh la ! soupira-t-elle. Mes confessions sortent toutes seules avec toi, ça t’embête pas trop ?

    - Pas le moins du monde. J’adore ça.

    - Tant mieux.

    - On peut s’organiser une soirée en gang ? Au billboquet pourquoi pas !

    - Dans un bar ?

    - Oui.

    - Je suis partante !

    - C’est good, à soir je lance les invitations ! Emmènes donc ta petite sœur et Chagum si possible. - Ça marche.

    - On va se changer les idées. »

     

    Motoko déposa son amie à son appartement et accompagna Balsa jusqu’à la porte, sans lâcher sa main. Pourtant, son amie ne semblait pas déranger par le fait que leurs mains soient ensembles.

     

    « J’ai aimé mon après-midi et ma soirée magasinage avec toi, murmura la cyborg.

    - Moi aussi. C’est à se refaire.

    - Tu vas parler à ta petite sœur de ce sentiment qui semble la ronger de l’intérieur, n’est-ce pas ?

    - Oui, je pense que ça lui fera du bien. Je n’aime pas la voir si mal en point.

    - ... Tout comme moi avec toi... »

     

    Un moment, elles ne dirent plus rien, restant devant la porte sans piper mot.

     

    « Balsa ?

    - Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

     

    Motoko ne rajouta rien et laissa faire son cœur qui cognait trop fort dans sa poitrine. Elle s’approcha et enlaça le corps de son amie en un gros câlin. Affectueuse et câline comme elle était, la grande sœur resserra son étreinte comme si c’était la chose la plus naturelle qui soit. Ce qui était vrai. Puis, elles se séparèrent et repartirent chacune de leur côté.

     

    « Alika ? Où es-tu ?

    - Dans la chambre. »

     

    Balsa alla vers leur chambre à coucher et retrouva sa petite sœur avec l’ordi.

     

    « Alors ton magasinage, Oneesama ?

    - Pleins ! bâilla-t-elle en déposant ses huit sacs.

    - Je suis contente de voir que tu as pensé à toi.

    - Hmm... justement, je dois te parler d’un sujet.

    - Vas-y ? (elle retira ses écouteurs)

    - (Balsa s’assit sur le lit) Comment vont tes études, ma puce ?

    - ... Ah ça, soupira Alika en changeant totalement d’attitude. Comment ça va dedans ?

    - Oui.

    - ... Ça ne va pas trop bien en fait... J’avais honte de te l’avouer.

    - Pourquoi donc ?

    - Parce que... tu paies mes études, tu paies notre appartement, tu me fais des lifts pour le cégep et autres choses, tu devrais plus penser à toi qu’à moi ! Tu travailles pour gagner ton argent, alors que je ne travaille plus ! Après, tout, tu n’es pas Maman, tu es ma grande sœur ! MA SŒUR ! Pleins de gens à mon club me disent que tu sembles être une maman à la place d’être ma Oneesama... au départ j’aimais ça recevoir ce compliment... mais là, ça commence à m’agacer !

    - Pourquoi ?

    - ... Parce que j’ai... j’ai l’impression d’abuser de toi, de tes efforts et de ton argent. »

     

    Sa grande sœur sourit et invita sa sœur à s’approcher, puis elle l’attira dans ses bras. Alika commençait à pleurer.

     

    « Tu sais que je fais ça parce que c’est important pour toi d’avoir un métier dans lequel tu désires travailler ? Tu penses vraiment que je me néglige, que je "gaspille" de l’argent en prenant soin de toi comme si tu étais presque ma fille, plutôt qu’une petite sœur ? Bon il est vrai que ce point-là, j’avoue, j’oublie que tu es ma sœur...

    - Ba-Chan... (elle rit en pleurant)

    - (Sa grande sœur l’observa) T’es cutes !

    - Arrête de me regarder, tu me gênes.

    - Hahaha !... (elle prit une pause) Alika, tes études sont importantes, je sais que tu y mets des efforts, et que l’école n’a jamais été une chose facile pour toi. Je ne te jetterai jamais à la porte de notre appartement. Que tu me haïsses pour le restant de tes jours, jamais. Tu peux rester avec moi tant et aussi longtemps que tu le voudras, et quant à mon argent, tu n’as pas à t’inquiéter de ça. Je sais que tu n’abuseras pas si tu m’en demandes pour des besoins quotidiens. D’accord ?

    - D’accord... mais tu es sûre ? Comment sais-tu que je n’abuserais jamais ? Et comment le sauras-tu si je le fais un jour ?

    - Je remarque tout. »

     

    Sa petite sœur tourna les yeux et essuya ses larmes qui restaient accrochées à ses joues même si elles avaient cessé de couler.

     

    « Alika ?

    - Oui ?

    - Concernant notre relation entre sœurs et ce que tes amis disent de nous... laisses-les parler. Ils sont jaloux de toi. Ils sont jaloux parce qu’ils n’ont pas la chance d’avoir une relation si fusionnelle et très simpliste avec leur propre frère ou leur propre sœur. Ne te trouves-tu pas chanceuse d’habiter avec ta grande sœur adorée ? On se prend rarement la tête.

    - Quand même. Et c’est vrai.

    - Avoue que notre relation est hors-norme et super cool.

    - Oui, tu as raison.

    - Contente-toi de vivre heureuse avec moi, le temps que tu habiteras chez nous, et tout ira mieux.

    - D’accord. »

     

    ♦ ♦ ♦ ☆ ♦ ♦ ♦

    Fini le chapitre 8 !

    J’avais encore beaucoup de choses à dire, mais je ne voulais pas trop vous bourrer la tête afin d’éviter de perdre les principales idées =)

    Cette fanfic est un début. Je peux dire que je me pratique avec ces deux animes-là, alors elle n’est pas parfaite – et ne le sera pas, mais elle parle beaucoup de son auteure et ses aventures au Cégep. Du Insert Self, mais écrire est une libération, je m’évade, j’évacue tout ce que je vis par l’écris, j’y mets mon âme... en enrichissant un peu le texte. :) Peut-être que certains diront que la relation entre Balsa et Alika est trop bien pour des sœurs, mais disons simplement que c’est la grande sœur et la relation que j’aurai aimé avoir... 


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  • Chapitre 9

    CHAPITRE 9

    HEART TO HEART

     

    Le mois de mars défila rapidement. Un mois durant lequel les sœurs Yonsa avaient fêté leur anniversaire à huit jours d’écart. Même si Balsa détestait fêter sa fête, Alika avait tout de même organisé un party surprise qui l’avait surprise au plus haut point que sa grande sœur avait failli pleurer de joie.

    Enfin, la soirée organisée par Motoko eu lieu : celle du Billboquet.

     

    « Oneesama ?

    - Oui ?

    - Je suis assez belle comme ça ? »

     

    La Oneesama leva un regard attentif sur Alika et la scanna profondément. Celle-ci avait les cheveux attachés en demi-queue de cheval, portait un beau chandail rouge plissé qui se croisait dans son dos, avec une paire de pantalon noir qui épousait ses hanches et ses cuisses pour terminer plus ouvert dans le bas. Elle avait mis du gloss brillant et s’était maquillée également.

     

    « Tu es magnifique.

    - Je ressemble à une adulte ?

    - Tu es une adulte ma chérie.

    - Ça dérange si j’ai emprunté ta brassière rouge ?

    - Aucun souci, je vais porter ma bleue. Finalement, Chagum vient-il ?

    - Non, il a déjà un party avec sa famille, mais il aurait aimé venir.

    - Il aura d’autre occasion, fais-moi confiance. »

     

    Balsa, quant à elle, alla à la salle de bain et pris une douche rapide. Par la suite, elle ne savait quels vêtements porter, même si elle avait plein de morceaux. Finalement, elle trouva un magnifique top bleu avec une jupe noire. Elle se mit du fard à paupière, du fond de teint, du mascara avec un eyeliner argenté. Elle passa son rouge à lèvre sur ses lèvres, qui, selon les dire de son ex Tanda, embrassaient super bien. Elle brossa ses longs cheveux qu’elle laissa détachés, mit une paire de boucle d’oreille dorée avec un bracelet en or, s’aplatit les cheveux, replaça sa frange et vérifia qu’elle avait tout dans son portefeuille.

     

    « Prête, Alika ?

    - Oui ! »

     

    Une fois là-bas, elles retrouvèrent Motoko en compagnie de Saito. La jeune cyborg portait une camisole mauve, par-dessus, elle avait mis une chemise rouge en soie avec des pantalons de cuirs noirs.

     

    « Voilà Balsa-Chan et Alika-Chan ! annonça-t-elle.

    - Salut, sourit Balsa.

    - Et regardez-moi cette jolie jeune femme, complimenta Saito en observant Alika. Je ne me souviens pas l’avoir vue. Tu es la petite sœur de Balsa ?

    - Oui... j’ai eu dix-huit ans.

    - Hey hey, bonne fête dans ce cas, en retard mais bon.

    - Merci.

    - Prenez place. »

     

    Alika prit place aux côtés de sa grande sœur et Saito lui passa le menu des boissons.

     

    « Je ne sais pas quoi prendre...

    - Qu’est-ce que tu aimerais ? l’aida-t-il. Du fort, des cocktails, de la bière ?

    - Hum... Ah ! j’ai entendu parlé du Tia Maria, aussi ce qu’on appelle un Tiolait pas vrai ?

    - Exactement. Tu veux ça ?

    - Ça coute combien ?

    - Le prix est là, sourit Saito. Je vais te le payer, ce sera ton cadeau.

    - Hein ? Mais-

    - Non, je vais te le payer. »

     

    Il se leva et alla commander. Balsa observa sa petite sœur qui semblait encore un peu réservée. Elle soupira et s’étira avant de sourire à Motoko.

     

    « Ça fait du bien de se voir hors du Cégep.

    - Un peu étrange aussi, mais j’aime beaucoup, dit Motoko.

    - Il va y avoir d’autres mondes ?

    - Batou, Kuze et Pazu. Togusa va rester avec sa blonde alors qu’Ishikawa et Borma sont occupés avec leur job.

    - Je vois.

    - Et que fais ton ami Tanda ?

    - Il était occupé lui aussi.

    - D’accord. »

     

    Saito revint avec un petit Tia Maria qu’Alika remercia et goûta sous les trois paires d’yeux qui l’observaient.

     

    « Alors, tu aimes ça ?

    - Oui.

    - Ça a d’l’air en tout cas, s’amusa Motoko. »

     

    La soirée se déroula tranquillement et dans une bonne ambiance. Alors que Kuze avait invité Alika à venir jouer à la table de pool, Balsa plissa les yeux vers son amie. Motoko le remarqua et l’interrogea du regard.

     

    « Dis, sortit la jeune femme aux cheveux bruns, tu m’as bien dit que tu étais une cyborg à demi ?

    - Oui. C’est bien ça.

    - Est-ce que ça signifie que Batou, Pazu, Saito et Kuze le sont également ?

    - Ils le sont.

    - Si ma question n’est pas indiscrète...

    - Tes questions ne sont jamais indiscrètes, je te l’ai dit, je suis à l’aise avec toi. Demande-moi tout ce que tu veux.

    - Est-ce que... comment tu as pu devenir une cyborg ?

    - À mon tour de t’éclairer sur ma situation maintenant. En fait, quand j’avais six ans, j’ai pris l’avion avec mes parents. Il s’est passé quelque chose et l’avion à crasher. Je ne me souviens plus du tout de ce qui s’est passé, c’est quelqu’un qui m’a raconté ça quand j’ai revu le petit corps cybernétique d’enfant que j’avais à cet âge... enfin, une copie de mon corps non cybernétique avec les implants que j’avais. Il était dans un endroit qui conserve les souvenirs et les objets délaissés par des gens, les pensées des propriétaires sont conservés dans ces reliques... Apparemment, mon accident fut très important, dans lequel la plupart des passagers trouvèrent la mort et tous ceux qui survécurent dans un premier temps, sont décédés... excepté le petit garçon et la petite fille que j’étais, on se tenait à côté dans l’avion. On a tous les deux survécus miraculeusement... mais la petite fille ne repris pas conscience. Et le jeune garçon était totalement paralysé excepté son bras gauche. Après s’être remis de ses blessures, il a pris conscience de son état. Ses parents étaient décédés dans l’avion avec les parents de la petite fille qui était à ses côtés et ses proches se sont éloignés de lui après être venu le voir dans un premier temps et ils ne sont plus revenus par la suite.

    - C’est cruel... je veux dire : il était paralysé, il avait perdu ses parents. Pas même un seul de ses proches ne venait lui rendre visite de temps en temps pour l’aider et le soutenir ?

    - Non. Il a donc essayé de se faire une raison pour mieux accepter son état, du mieux qu’il le put avec sa mentalité d’enfant et il commença à considérer la petite fille qui ne se réveillait toujours pas dans le lit d’à côté comme sa seule et unique amie dans le monde entier. "S’il vous plait, laissez-là se réveiller..." priant pour que ses prières soient entendus, il plia des grues en papier de sa main gauche du mieux qu’il le pouvait.

    - C’est donc de là que part votre manipulation des grues origamis d’une seule main, et spécifiquement la gauche ?

    - Oui, c’est exacte. Néanmoins, après quelque temps, l’état de la fillette changea subitement. Le matin suivant, les infirmières avaient annoncé au garçon que la fille était partie très loin. »

     

    Balsa était absorbée par le récit de son amie et l’observait avec une concentration accrue et fascinée.

     

    « Cette fillette... c’était toi, n’est-ce pas ?

    - Oui, c’était moi.

    - Comment as-tu réagis quand tu t’es réveillée ?

    - Je me sentais étrange. J’étais une humaine comme toi avant d’avoir mes implants. Les infirmiers ont pu sauver mon cerveau, mes poumons, mon estomac ainsi que d’autres organes.

    - Ils ont aussi sauvé le haut de ton corps, je veux dire : ton abdomen d’humaine ?

    - Oui. Mon corps est assez compliqué à expliquer, mais voilà les principaux organes que je sais humain. Mes bras, mon cœur et mes jambes sont cybernétiques.

    - J’ai du mal à le croire.

    - Hé hé... Quand je me suis réveillée dans le lit, on m’a expliquée qu’on avait rendu mon corps cybernétique à certaine place. J’ai dû réapprendre à marcher, à parler, à écrire, à manger et à bricoler. Je ne contrôlais pas ma nouvelle force musculaire, ainsi, j’ai cassé ma poupée préférée quand j’étais dehors et dont je n’avais aucune idée si je devais la serrer ou pas.

    - Qui s’occupait de toi ?

    - L’hôpital. C’était ma deuxième famille, grâce à eux j’ai pu aller à l’école et avoir une enfance relativement heureuse. À seize ans, je suis partie en appartement. J’étais décidemment capable d’assurer ma propre existence seule.

    - Et le petit garçon ?

    - Dans les deux années qui suivirent, le jeune garçon ne s’adressa à personne et continua de plier des grues en silence. Comme si plier ces grues était un travail des plus sérieux qui lui avait été demandé. Et un jour, une fois toute la paperasse sur le crash à jour, un physicien lui a rendu visite accompagné d’un parent du garçon et lui a dit : "Si tu le souhaite, il y a un traitement qui te permettrait de refaire bouger toutes les parties de ton corps paralysés. Te sens-tu le courage de subir ce traitement ? Si tout se passe bien, tu pourras revivre une vie normale, comme avant." Il n’a pas répondu. Ce n’est pas qu’il manquait de courage ou quoique ce soit du genre, il n’avait rien qui le poussait à reprendre la vie qu’il menait avant. Après tout, il n’avait plus aucun intérêt à faire autre chose que de plier des grues origami. Sur ce, les adultes n’essayèrent plus de le faire changer d’avis. »

     

    Motoko prit une pause. Elle fit glisser son regard dans la fenêtre et observa le temps nuageux avant de le poser sur ses amis qui jouaient au pool. Balsa vit de la nostalgie passer dans ses yeux, mais elle n’en fit rien et la laissa continuer.

     

    « Un jour, le physicien, celui qui m’a opérée pour mon corps cybernétique, m’a demandée de le suivre dans un autre établissement. Ce jour-là, j’ai rencontré pour la première fois ce garçon qui avait partagé le même avion que moi et qui avait été à mes côtés alors que je ne me réveillais pas. J’ai vu toutes les grues qu’il avait pliées. Le physicien nous avait certainement réunis pour parvenir à persuader ce jeune garçon. Je me souviens que Monsieur de physicien m’a joué après les joues pour montrer que je pouvais sourire et que je me suis agitée pour qu’il me lâche. Je suis allée voir le garçon à tous les jours. J’étais toujours gai et dynamique. J’ai dû traverser de lourdes expériences pour en arriver-là, au corps que j’ai, mais je ne lui en avais jamais parlé, récita-t-elle en déchirant un bout de papier du plat de nachos. Au contraire, je l’encourageais périodiquement à se faire greffer des implants. Il m’écoutait en silence, mais un jour il m’a demandée : "Peux-tu faire des grues avec ton corps de cyborg ? Si tu y arrives, je veux bien devenir un cyborg." Mais, même après m’être entrainée durement, je n’étais pas encore capable de commander mon corps à effectuer des mouvements délicats. Il était découragé de voir que je n’y arrivais pas, et il m’a dit que s’il ne pouvait continuer à plier des grues pour la jeune fille qui était morte, il se plaisait dans son état.

    - Tu ne lui as pas dit que c’était toi, cette petite fille ?

    - Je ne sais pas pourquoi je lui avais caché... peut-être parce que j’étais jeune. Après ce jour, je ne suis pas retournée le voir. Je suis partis en disant : "À partir d’aujourd’hui, je m’entrainerai à faire des grues pour toi, d’accord ?" Je me suis entrainée très dur pour parvenir à créer des grues en papier sans les déchirer. J’avais aussi entendu dire que ce jour-là, il avait décidé d’avoir un corps cybernétique et se jura d’aller rencontrer la jeune fille qui avait disparu de son hôpital. Depuis, il n’y eu que très peu d’enfants à être des cyborgs presque complets... »

     

    Balsa allait dire quelque chose, mais elle hésitait. Pourtant, son amie l’encouragea à continuer.

     

    « Il est un cyborg presque complet ?

    - Oui, c’est exacte.

    - Toi, tu es à demi, c’est bien ça ?

    - Parfaitement.

    - Et... qui est ce garçon ? »

     

    Motoko sourit et lui offrit son bout de papier : une petite grue en papier.

     

    « Mon premier amour...

    - "Premier amour" ? Il t’a retrouvée finalement ?

    - Oui, il est venu dans mon école primaire et m’a toute de suite reconnue. Tu devines qui c’était ?

    - Batou ?

    - Non. C’était Kuze Hideo. C’est aussi avec lui que j’ai fait l’amour pour la première fois. J’avais dix-sept ans.

    - Tu as une histoire aussi troublée que la mienne, mais pourtant, heureuse.

    - À toi de parler maintenant, c’est le temps des confidences.

    - Poses-moi donc une question.

    - Humm... (elle vit Alika passer avec Kuze dans l’autre pièce d’à côté) Ta petite sœur est cutes et sexy en pensant.

    - Merci.

    - Justement, je pense avoir une question à te poser.

    - Go.

    - J’aimerai savoir un truc.

    - Quel sorte de truc ?

    - Comment ta petite sœur s’est retrouvée à habiter dans ton appartement, avec toi ?

    - Oh ça !

    - Si ce n’est pas trop personnel.

    - Non, ça va. »

     

    Alika repassa à nouveau, seule cette fois et retourna à sa partie de pool.

     

    « En fait, c’est dû à notre belle-mère... elle était en plein milieu de son secondaire 5. Cet hiver-là, Alika ne filait pas du tout. Déprime saisonnière.

    - Ouais, foutue déprime.

    - Et notre belle-mère était toujours sur son dos et notre père ne voulait rien entendre et en rajoutait une couche. Ce soir-là, ma petite sœur s’est retrouvée enfermée dans sa chambre suite à une dispute concernant son Data save de musique dans l’ordi de notre père et que Saky avait osé tout effacer. Elles se sont engueulées à tue-tête et on ne peut jamais se libérer totalement quand mon père est dans les parages, car il nous demande de nous taire. Cependant, Alika a continué de crier en pleurant de rage et pour tout empiré, notre belle-mère a levé la main sur elle.

    - Elle l’a frappée ?

    - Oui, et vraiment solide. Donc, Alika a claqué la porte et s’est enfermée dans sa chambre... malheureusement, on avait toutes deux oubliées de changer la poignée de porte et l’inverser pour que le verrou soit de son côté à elle, dans sa chambre...

    - Oh...

    - Alors devine ce qui s’est passé ?

    - Enfermée dans sa chambre.

    - Sans rien. Pas de cellulaire, pas d’ordinateur... juste son simple iPod touch. Saki a verrouillé sa porte et elle ne pouvait pas en ressortir pour prendre le téléphone et me téléphoner.

    - Comment a-t-elle fait dans ce cas ?

    - Ali~lili est intelligente. Elle a ouvert son facebook mobile et a cherché quel contact était connecté pour me contacter par cellulaire et me demander de me connecter sur mon compte facebook pour lui parler... J’étais à un party, mais il y avait le Wi-Fi, alors elle m’a dit en écrit qu’elle n’en pouvait plus, elle pleurait et m’a tout expliquée. Comme grande sœur protectrice, tu me connais...

    - Oui.

    - Je lui ai dit : "Prépare tes choses, tout. Je viens te chercher et tu viens habiter chez moi. Il n’est plus question que tu restes là encore quelques minutes de plus. Essaie de te restreindre au maximum." Elle s’est donc préparée et dès que je suis arrivée, j’ai cogné. Saky a ouvert et... bon, mon instinct protecteur s’est éveillé, elle a tenté de me bloquer le passage, mais je l’ai repoussée assez fortement pour la faire foncer dans le mur.

    - T’es musclée aussi.

    - Forte  physiquement, également. Et oubliant mon père gueuler, j’ai ouvert la porte de la chambre d’Alika, qui la pauvre pleurait encore, me regardait comme si j’étais la chose la plus miraculeuse de sa vie. J’ai pris trois de ses sacs et elle a pris le reste. Mon père a voulu savoir ce que je faisais comme ça et il a pris Alika par le bras pour la tirer vers lui. Je lui ai reprise assez vite et l’ai plaquée derrière moi comme si je voulais la cacher. Papa m’a demandée : "Que fais-tu ici et qu’est-ce que les bagages d’Alika ?" et je l’ai regardé, l’air blasé avant de lui jeter : "Je l’emmène ailleurs. En tout cas, jusqu’à ce que tu réagisses lorsque ta... de petite-amie lève la main sur une de tes enfants." Et on est parties.

    - Oh... vous êtes trop cutes ensembles !

    - Merci.

    - D’après tes dires et ce que j’ai pu voir, vous êtes assez proches.

    - C’est exacte. »

     

    Elle prit une gorgée de son cocktail et continua.

     

    « Au départ, elle était un peu gênée d’être dans mon appartement et me demandais toujours quelque chose avant de faire ou prendre quoique ce soit, mais finalement, elle s’est habituée et c’est son chez-soi. J’avais aussi averti mon propriétaire, on a négocié et il a été d’accord. En tant que sœurs, on se prend un peu la tête de temps en temps, mais on en vient toujours aux excuses après quelques minutes parce qu’en fait, mis à part Matante Yuka, nous savons que nous sommes les seules sur qui on peut s’appuyer.

    - Serais-tu capables de mettre ta petite sœur à la porte ?

    - Jamais de la vie, voyons ! Même si elle m’aurait mise en colère noire et que je voudrais bien l’étrangler, je n’en serai pas capable. Bon, je dors parfois dans la chambre d’invitée si jamais on s’est prises en chicane et qu’on ne veut pas la présence de l’autre dans notre lit... tu sais ? Quand ta petite sœur te dit : "Dégage, je veux dormir seule cette nuit !" les yeux encore remplit de colère et que toi, tu n’as pas envie de t’attirer une seconde chicane, tu obéis, vu que tu es arrivée la dernière. Donc, tu te couches dans le second lit et tu en profites pour prendre toute la place.

    - Lol... ou que vous ayez un rhume et ne voulez pas contaminer l’autre.

    - Également.

    - Vous avez une belle complicité. Vous avez même vos lois : première arrivée, première servie, les seconds mangeront les restes.

    - Vu comme ça, oui. Alika est ma petite sœur et je la protège du mieux que je peux. Elle n’a jamais eu d’autres figures féminines à part moi. En même temps, ça fait partie de moi. Je suis comme ça avec, je ne peux pas changer.

    - Et ne change pas. Ta petite sœur a de la chance de t’avoir. Je te l’ai déjà dit ?

    - Euh... peut-être, je ne me souviens plus. »

     

    * * *

     

    Alika revint en soupirant. Elle avait gagné. Balsa et Motoko avaient terminé leur petite confession et donc, elles se tournèrent vers la nouvelle arrivée et lui demandèrent une révélation.

     

    « Tu as de quoi à dire ?

    - Eh... je ne sais pas.

    - Je vais te trouver un sujet, moi ! rit Motoko. As-tu un kick sur Chagum en particulier ?

    - Que... non ! C’est mon meilleur ami !

    - Réplique négative, tu mens.

    - Pas vrai ! C’est juste mon meilleur ami ! »

     

    Motoko continua de la fixer dans les yeux. Alika esquissa un rictus forcé.

     

    « Ahhhhh... pourquoi tu as ce don de faire craquer les gens ?

    - Parce que... ! Alors, quoi de neuf avec lui ?

    - Rien !

    - Même pas ? Aller, n’ai pas peur tu es aussi avec ta grande sœur qui te connait comme le fond de sa poche.

    - Ce n’est pas sur Chagum que j’ai un kick... c’est sur Kassa.

    - Kassa Muto ? demanda Balsa.

    - Oui, mais il a dit qu’il voyait deux filles qui avaient un kick sur lui... sur le coup, quand il m’a dit qu’il en verrait une, Samedi, ça m’a fait une drôle d’impression.

    - Tu penses éprouver de quoi pour lui ?

    - Peut-être, mais je ne suis pas sûre encore... je me suis juste sentie bizarre et j’avais l’impression que je laissais peut-être filer l’occasion.

    - Pourquoi ne pas essayer ? sourit Balsa.

    - Mais j’ai peur de gâcher une amitié comme mes précédents chums...

    - C’est sûr que c’est un risque à prendre, mais dis-toi que c’est différent, que ce n’est pas comme tes anciennes relations.

    - Je sais, mais ça s’est toujours passé comme ça après...

    - Moi je dis : fonce, déclara Motoko. Si tu laisses peut-être filer ta chance, pourquoi ne pas foncer dans le tas ?

    - Ma sœur ne foncerait jamais dans le tas, même si parfois je voudrais bien qu’elle le fasse, sourit Balsa.

    - Prends le risque et arrête d’analyser la situation.

    - D’accord... »

     

    Balsa sourit et observa la petite grue en papier. En fin de soirée, Saito, l’ami de Motoko, voulait prendre le volant, mais il avait bu. Balsa était contre cette idée, alors elle, sa sœur et Motoko étaient sorties dehors et essayèrent de lui en empêcher.

     

    « Ne prend pas le volant, l’avertit durement Balsa alors que Saito embarquait dans sa voiture. Tu as bu !

    - Mais non ça ira-

    - Criss* ! sacra l'ainée d'Alika. Tu n'as même pas dormi cinq heures cette nuit !

    - Je te dis que je vais bien ! Laisse-moi conduire, je suis réveillé !

    - Non tabarnak* ! Quand t'es fatigué, tes reflexes sont plus à leur meilleure capacité !

    - Câlisse* ! gueula-t-il. Ne viens pas me faire la morale, t’es PAS ma mère !

    - Qu'importe, tu ne conduis PAS ! (elle essaya de lui prendre ses clefs, mais il les tenait et les bougeait dans toutes les directions)

    - Essaie donc de me les prendre, maudite chienne ! Pourquoi tu veux pas que je conduise ?! Hein, hein ?!

    - Je vais devoir utiliser la force.

    - Ouhh j'ai peur. C'est toi qui a la chienne d'embarquer avec moi.

    - Non, elle a raison, l'aida Motoko qui voyait bien qu’Alika commençait à être mal à l’aise. La plupart des accidents sont causés par la somnolence et encore plus par l’état d’ivresse.

    - Ta gueule, toi !  » 

     

    Piquées toute deux au vif, Balsa et Motoko tirèrent Saito hors de la voiture et tentèrent de le coucher sur le sol. Il résista et tenta de leur offrir des coups de poing. Balsa n'avait pas froid aux yeux, elle le défiait. Ses poings ne l'atteignaient pas, elle les bloquait. Puis, elle se laissa prendre la manche et se laissa reculer par lui. Au moment où il allait la faire bécher sur le sol, elle utilisa son atout en utilisant la force de son ami. Elle fit entrer son épaule dans son abdomen avant de le passer par-dessus elle et de le faire atterrir contre le sol. Motoko l'aida et l'immobilisa.

     

    « Je suis la conductrice désignée ! Et ce n’est pas pour rien qu'on m’a nommée ainsi ! Tu veux savoir pourquoi je ne bois pas ou presque pas ? Et bah, voilà, il y a maintenant de ca quinze ans, ma mère est morte dans un accident de voiture, trois jours après ma fête de huit ans ! Décédée à cause qu'un estie* de cave* qui avait trop bu ! Alors laisse-moi tes clés, je conduirai. »

     

    Motoko fouilla dans les poches de Saito et lança les clefs à son amie sans rien dire.

     

    « Merci Motoko.

    - De nada.

    - Où est ma sœur ?

    - Là ? (elle pointa Alika encore figée sur place)

    - Aller monte, dit-elle sévèrement.

    - Et ta voiture ?

    - Je la reprendrai demain matin.

    - T’es sûre ?

    - M’oui. Aller, commanda-t-elle d’un ton autoritaire. »

     

    La plus jeune obéit sans broncher et s’assit en arrière, laissant la place du milieu vide pour ne pas avoir à coller Saito. La jeune cyborg se retourna et observa son ami sévèrement.

     

    « Si t’oses toucher Alika ou une partie de son corps ou tout bonnement l’embêter, tu vas passer un mauvais quart d’heure avec moi à la Section 9. »

     

    Puis elle sourit.

     

    « Avertis-nous si c’est le cas.

    - D’accord. Mais je peux le mordre aussi.

    - J’aimerai voir ça. (elle offrit un clin d’œil alors que Balsa démarrait la voiture) »

     

    Une fois chez Saito, Motoko aida son ami à se redresser sur ses jambes et à l’emmener jusque dans son lit. Dès qu’il fut couché et qu’elle lui retirait ses souliers, il osa la prendre par la taille et tenta de l’attirer dans sa couche. Mais à la place de se laisser faire, la main de Motoko partit au vol et atterrit sur sa joue. Elle repartit en claquant la porte, fâchée. Alika, qui somnolait légèrement, se réveilla en sursaut dès que l’amie de sa sœur ouvrit la porte.

     

    « On va retourner au Billboquet. Balsa, tu peux retourner chez toi avec ta voiture, moi je m’occupe de la mienne et celle de Saito, bin, il viendra la chercher demain.

    - Tu n’as pas l’air dans ton assiette...

    - Il m’a juste prit par la taille comme si j’étais une... pute si je puis dire. Et en plus, il t’a traitée de chienne...

    - Ma sœur n’est pas chienne ! la défendit Alika.

    - Justement, et c’est ce qui m’agace quand il devient trop saoul. Il n’est plus le même, il est violent et dragueur dans un mauvais sens... sinon, en état normal, il n’est pas comme ça !

    - Tu le connais depuis que tu as quel âge ? demanda Balsa.

    - Dix-neuf ans à peu près.

    - D’accord.

    - Bon, on y va pour aller chercher nos voitures ?

    - Oui, retournons-y. »

     

    ♦ ♦ ♦ ☆ ♦ ♦ ♦

     

    End of the Chapter 9 !

    J’espère que vous avez appréciez =)   Il y a quelques éléments dont je me suis inspirée des animes telle que l’histoire de Motoko, et la mort de la maman de Ba-Chan (dans Seirei no Moribito, on sait seulement que sa mère est décédée quand elle avait cinq ans).

    Il reste encore pas mal de choses à découvrir, mais j’espère ne pas trop en imposer en même temps. Je suis québécoise alors je mets quelques sacres québécois dedans, et personnellement, je ne voyais pas Balsa crier sa colère dans un langage neutre, donc, le québécois me semblait plus violent et approprié à la situation... d’ailleurs, on va en venir aux petites précisions.

     

    * Criss, tarbarbak, câlisse, estie, sont tous des sacres propres au Québec.

    * Être « Cave » est l’équivalent de « Connard », « Stupide » ou « Con ».


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